Nice-Matin (Cannes)

Une femme meurt brûlée vive par son mari Un journalist­e français enlevé par des djihadiste­s

Une femme de 31 ans, mère de trois enfants, est morte mardi à Mérignac, tuée par son mari récidivist­e dont elle s’était séparée.

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Vers 18 h 10, en pleine rue de cette tranquille banlieue bordelaise, l’homme a poursuivi sa femme dont il était séparé. Il a tiré plusieurs coups de feu dans ses jambes jusqu’à ce qu’elle s’effondre. Il l’a ensuite aspergée d’un liquide inflammabl­e alors qu’elle était encore en vie et l’a immolée par le feu, selon le parquet de Bordeaux et la police.

Fusil, pistolet à gaz, et cartouches

Âgé de 44 ans, l’auteur des faits a été interpellé environ une demi-heure plus tard par des policiers de la Bac (Brigade anticrimin­alité), dans la commune limitrophe de Pessac, et placé en garde à vue. Il « était porteur d’un fusil de calibre 12, d’un pistolet à gaz et d’une ceinture de cartouches », selon le communiqué du parquet de Bordeaux, qui a ouvert une enquête du chef d’homicide volontaire par conjoint et destructio­n par incendie.

L’homme avait « été condamné le 25 juin 2020 par le tribunal correction­nel de Bordeaux dans le cadre d’une comparutio­n immédiate pour violences volontaire­s par conjoint (sur la même victime), à une peine de 18 mois de prison dont neuf mois assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans, avec mandat de dépôt décerné à l’audience », selon le parquet.

Le maire de Mérignac, Alain

Anziani (PS) a annoncé qu’une cellule psychologi­que avait été mise en place afin d’accueillir les personnes choquées par ce «féminicide d’une violence inouïe ».

« Il la harcelait »

Hier, des voisines de la victime exprimaien­t leur colère : « Elle avait trouvé la force de se séparer, au printemps dernier, quand son mari a été condamné à de la prison après l’avoir une nouvelle fois frappée. Mais il est ressorti en septembre ou octobre. Depuis, il la harcelait, l’espionnait, la suivait (...) Il y a près de deux mois, il l’a une nouvelle fois agressée devant un supermarch­é. Il a réussi à la faire monter dans son fourgon et a tenté de l’étrangler. Elle est parvenue à s’enfuir », ont-elles assuré au journal Sud-ouest, précisant que la « police avait été prévenue ».

Dans une brève vidéo d’une vingtaine de secondes qui circule depuis mercredi sur les réseaux sociaux, Olivier Dubois explique avoir été enlevé le 8 avril à Gao (Nord) par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à al-qaida. Assis en tailleur sur une toile de couleur verte, dans ce qui semble être une tente, il dit s’adresser à sa famille, à ses amis et aux autorités françaises « pour qu’elles fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour (le) faire libérer ».

Nervosité

Le journalist­e indépendan­t de 46 ans, vêtu d’un costume traditionn­el rose clair, la barbe bien taillée, s’exprime face caméra d’une voix ferme. Les mouvements de ses doigts et d’une jambe semblent néanmoins traduire une certaine nervosité. « Je peux vous confirmer la disparitio­n au Mali du journalist­e Olivier Dubois et je veux immédiatem­ent adresser mes pensées à lui, à ses proches et à l’ensemble des rédactions avec lesquelles il a l’habitude de travailler », a réagi à Paris le porte-parole du gouverneme­nt français, Gabriel Attal.

Au Mali depuis 2016, Olivier Dubois « était en reportage à Gao », a tweeté le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire. « Le 8 avril, il n’est pas rentré à son hôtel après le déjeuner. Ce journalist­e aguerri qui travaille habituelle­ment pour Le Point Afrique et Libération connaissai­t bien cette région très dangereuse. » Il n’y avait plus de Français otage dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, enlevée en 2016 également à Gao.

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(Photo d’illustrati­on François Vignola) L’homme avait déjà été condamné pour violences sur la même personne.
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AFP) Olivier Dubois apparaît dans une vidéo.(photo

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