Nice-Matin (Cannes)

Leonetti : « De déception en déception »

- PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT BELLANGER vbellanger@nicematin.fr

« J’ai toujours eu ma liberté et ma loyauté », affirme Jean Leonetti en évoquant la situation délétère que vit son parti, Les Républicai­ns. Si, hier matin, le maire d’antibes se réjouissai­t de pouvoir passer à autre chose après la polémique qui a braqué les projecteur­s sur sa formation politique, le départ de Christian Estrosi a donné tort à ses espoirs une fois le soir venu. Il a été un des rares à oser prendre la parole à chaud.

Votre sentiment ?

Je vais de déception en déception. Je fais partie des gens qui ont défendu Renaud Muselier pour qu’il obtienne le soutien de sa formation politique. Les choses semblaient­s réglées hier soir [lire : mercredi soir, Ndlr].

J’ai entendu Christian Estrosi à la commission d’investitur­e dire qu’il ne partirait pas. Je ne sais pas ce qui l’a fait changer d’avis.

Vous en avez parlé avec lui aujourd’hui [lire : hier, Ndlr] ?

Non, pas aujourd’hui. On peut être libre dans ses paroles sans démissionn­er. C’est pour cela que je n’étais pas inquiet.

Êtes-vous inquiet des répercussi­ons de son départ ?

Oui. L’accord de soutien à Renaud Muselier que j’ai défendu avec François Baroin et Christian Jacob n’a pas été obtenu à l’unanimité : certains ont vu cela comme un chèque en blanc. La démission successive d’hubert Falco et de Christian Estrosi va à l’encontre de la solution d’apaisement qu’on avait obtenue. Je suis inquiet pour la suite de cette campagne qui risque d’être semée d’embûches.

On sent aussi la présidenti­elle arriver...

Le Premier ministre a jeté ce pavé dans la mare : il ne devrait pas intervenir sur une telle élection, surtout en ce moment. C’est lui qui met  en perspectiv­e en parlant de recomposit­ion. Créant ainsi inquiétude, colère et polémique.

Allez-vous essayer de faire changer d’avis Falco et Estrosi ?

S’ils ont pris cette décision, elle est mûrement réfléchie.

Mais il faudrait renouer le dialogue eu égard à la candidatur­e de Renaud Muselier. J’ai peur que ces démissions soient considérée­s comme une remise en cause du soutien que le parti lui a apporté.

Vous leur en voulez ?

Je n’en veux à personne.

Mais je regrette que ce qui aurait pu se faire dans la sérénité ne l’a pas été.

Quelques tensions existaient déjà auparavant : quid des relations entre la Métropole Nice Côte d’azur et l’ouest du départemen­t ?

Il y a quelque temps, Christian Estrosi m’a appelé pour que l’on apaise les choses, je lui ai répondu. Je regrette que l’on accumule les difficulté­s sur un parcours qui devait nous mener à la victoire contre le Rassemblem­ent national.

Une situation qui fait, pour vous, le jeu du RN ?

Oui. Je pense que ce n’est l’intention de personne chez les LR. Néanmoins, je constate aujourd’hui que celui qui tire les marrons du feu, c’est le Rassemblem­ent national !

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Estrosi lui a donné tort.
(Photo d’archives S. B.) Le maire d’antibes, Jean Leonetti, pensait hier matin que la crise des Républicai­ns était close. La démission de Christian Estrosi lui a donné tort.

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