Comment Costa relance la machine
Dans quelles conditions redémarre une machine telle que Costa croisières ? Explications croisées de son directeur général France, Raffaelle D’ambrosio, et d’un porte-parole de la compagnie italienne.
La flotte se relance
Honneur au « petit » dernier de la flotte. Le Costa Smeralda, 2600 cabines, prend la mer quasi flambant neuf : il a été inauguré début 2020. Sa première croisière en 2021 restera 100 % italienne, à destination de la Sicile et de la Sardaigne. Mi-mai, le Costa Luminosa mettra le cap sur la Grèce. Deux autres navires les imiteront dans la foulée.
Les croisières Costa avaient vogué de septembre à décembre derniers. Reprendre la mer, « on n’attendait que ça !, s’exclame Raffaelle D’ambrosio. Mais dans notre enthousiasme, nous n’oublions pas que notre priorité est la sécurité de tous. » Au menu : « La vie d’avant, suivant le protocole sanitaire. On se retrouve au restaurant, ou au spectacle, mais dans un esprit de responsabilité. »
Le protocole sanitaire
Mieux vaut arriver tôt avant d’embarquer. Un laboratoire mobile attend les passagers sur le terminal, pour pratiquer un test antigénique. En cas de test positif, un test PCR s’ensuit. S’il est à son tour positif, impossible d’embarquer. Et les contacts sont retracés.
Une fois à bord, le protocole sanitaire vise au respect de la distanciation sociale. Cela implique une jauge réduite – à ce stade, les compagnies la fixent à 70 %. Le port du masque est obligatoire. Les repas sont servis à table et non au buffet. L’accès à la piscine ou au spa est soumis, là encore, à des jauges et réservations. « Tout est réglementé pour gérer les flux et organiser les loisirs à bord », explique un porte-parole Costa. En outre, les équipes médicales sont renforcées et proposent des tests PCR à bord. Une assurance Covid est également prévue.
Voyage dans une bulle
« L’idée, c’est qu’un bateau est une bulle sanitaire, résume Raffaelle D’ambrosio. Même les excursions sont soumises à un protocole strict. Les guides sont testés, les clients ne peuvent pas descendre à terre tous seuls... » Un porte-parole justifie ce maintien d’une bulle jusque dans les visites organisées : « C’est rassurant pour les populations comme pour les visiteurs. »
Des contraintes aussi drastiques ne tuent-elles pas la magie du voyage ? « On s’est interrogé », concède Raffelle D’ambrosio. Mais les retours des clients face aux évolutions sont, selon lui, « très positifs ».
Des prix stables
Pour inciter à larguer les amarres, Raffaelle D’ambrosio distingue trois arguements phares : « Un protocole sanitaire robuste, des conditions de changement sur douze mois, et la cabine balcon au prix de la cabine extérieur. » Hormis ce geste, ne pas s’emballer : « Notre choix, c’est de maintenir les prix du passé. Pas de les casser. Nous essayons d’être les champions du rapport qualité/prix. »
Engagement durable
Les prix ne changent pas, mais les intentions environnementales, si. Conscient que le monde a évolué à plus d’un titre, Costa met en avant son navire «leplusvert» .Le Costa Smeralda carbure au GNL (gaz naturel liquéfié). De quoi réduire l’impact environnemental de ces colosses des mers, voraces en énergies fossiles. « C’est une façon de confirmer notre engagement précurseur sur le développement durable », justifie Raffaelle D’ambrosio.
Proximité à l’horizon
Le Costa Semralda, justement, prévoit d’accoster à Marseille à partir du 4 juillet. Et même « dès que possible ». Il compte aussi revoir Barcelone ou Palma de Majorque.
Cet été, l’horizon de Costa se limitera à la Méditerranée, explique Raffaelle D’ambrosio. « À court terme, notre objectif est de nous concentrer sur les vacances de proximité. Et de redémarrer progressivement. »
Les Caraïbes et les Emirats figurent au menu de l’hiver prochain. Toutes les réservations sont ouvertes pour 2022 et 2023. C’est à cet horizon que Costa vise « une situation qui ressemble davantage à la normalité. On reste optimistes, mais très réalistes », tempère Raffaelle D’ambrosio. Il n’oublie pas que la crise a durement affecté les finances de bien des ménages.