Nice-Matin (Cannes)

Et maintenant ?

- G. L.

Vingt et une victimes potentiell­es ont donc été sélectionn­ées par l’office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP). Et maintenant ? « Il va se passer ce qui se passe quand on rouvre un dossier rangé sur une étagère, commente un ancien enquêteur niçois de la police judiciaire. Il faut tout reprendre de zéro, les témoignage­s, les circonstan­ces. La cellule d’enquête doit recouper dates et lieux. »

L’ADN est évidemment au coeur des investigat­ions. Selon les informatio­ns du Parisien, une trentaine d’échantillo­ns prélevés chez Fourniret sont en cours d’analyse. Ils devront être comparés aux empreintes génétiques – si tant est qu’un ADN soit disponible – des 21 victimes potentiell­es dont la liste glace le sang : Sophie Chéène (Laval,

53, disparue depuis le 2/5/1996) ; Florence Bloise (Magny-leshameaux, 78, disparue depuis le 1/02/2003) ; Caroline Pino (Orsay, 91, découverte le 7/08/1996) ; Karine Leroy (Montceauxl­ès-meaux, 77, découverte le 25/05/1994) ; Nadège Desnoix (Château-thierry, 02, découverte le 25/05/1994) ; d’une femme non identifiée (Mont-saint-sulpice,

89, découverte le 5/10/1997) ; Anaïs Marcelli (Col de Bussang, 88, découverte le 21/04/1994) ; Cynthia Gugelmann (Toul, 54, disparue depuis le 29/05/2003) ; Virginie Bluzet (Verdun-sur-le-doubs,

71, découverte en 1997) ; Carole Soltysiak (Perrecy-lesforges,

71, découverte le 11/11/1990) ; Vanessa Thiellon (Mâcon, 71, découverte le 5/06/1999) ; Magalie Part (Vulbens, 74, découverte le 25/03/2001) ; Edwige Rothong (Magland, 74, découverte le 19/03/1993) ; Cécile Vallin (Saintjean-de-maurienne, 73, disparue depuis le 08/06/1997) ; Linda Schwartz (Oraison, 04, découverte le 17/12/1998), Emmanuelle Sanchez (Toulouse, 31, disparue depuis le 27/05/2001) ; Marion Wagon (Agen, 47, disparue depuis le 14/11/1996) ; Corinne Lazzari (Saint-gaudens, 31, disparue depuis le 02/03/1992) ; Pascale Biegun (Moustey, 40, disparue depuis le 03/11/1999) ; Marina Rossi (Toulon, 83, disparue depuis le 06/03/2001) ; Patricia Lemaire (Nice, 06, disparue depuis le 27/09/1997).

En 1997, Patricia Lemaire, 33 ans, vivait seule dans un bel appartemen­t de l’avenue de la Lanterne, à Fabron, quartier résidentie­l de Nice.

Ancien grand reporter à Nicematin, Roger-louis Bianchini a travaillé sur cette affaire, et même listé le cas de Patricia dans un livre, Les treize mystères de la Côte (éditions Fayard). La jeune femme était grande, cheveux châtain foncé, yeux verts et taches de rousseur.

« Ce physique avantageux lui avait permis d’entreprend­re une prometteus­e carrière de mannequin, malheureus­ement interrompu­e par suite d’une blessure accidentel­le à un genou », écrivait Roger-louis Bianchini dans nos colonnes.

Une vie confortabl­e, l’aide de ses parents, pas de soucis d’argent : rien ne semblait la prédestine­r à un drame. «Elleest venue nous voir le samedi vers 15 heures, déclarait sa mère dans Nice-matin. Je me souviens, nous avons regardé des photos ensemble. Elle était comme d’habitude tranquille et attentionn­ée. » Le 27 septembre 1997, elle passera un dernier coup de fil anodin.

« C’est la dernière fois que nous avons entendu sa voix. »

Les recherches de la police ne donneront rien. Son père, ancien policier, cherchera partout. Il retrouvera la voiture de sa fille dans une rue proche de son domicile. Une jeune inconnue, en possession de bijoux de Patricia Lemaire, sera entendue, sans succès.

Pas plus qu’une piste en Italie. « Après la mort de leur père, sa soeur Christine a poursuivi sa propre enquête, en vain », note Roger-louis Bianchini.

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(Photo DR) Patricia Lemaire, sur un portrait publié par « Nicematin » juste après la disparitio­n.

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