Joseph Bernardi, pompier de la première heure
Saint-Cézaire-sur-Siagne Il y a tout juste cinquante ans était fondé le corps des sapeurspompiers volontaires du village. L’ancien soldat du feu se souvient du quotidien de la caserne.
Cette année marque le cinquantenaire de la création du corps des Sapeurs-pompiers volontaires du village. Joseph Bernardi qui fut, des années durant, employé municipal et soldat du feu, évoque cette époque avec force souvenirs et anecdotes.
« Je suis entré à la mairie en 1965, sous la municipalité de François Laugier, n’étant pas fait pour être cordonnier comme mon père. Je m’occupais principalement du jardin public. Je descendais régulièrement contrôler le fonctionnement de la première station d’épuration du village, située dans les gorges de la Siagne, et que l’on appelait la fosse. J’ai contribué à son débroussaillement jusqu’à la rivière. »
Et Joseph de décrire la sente muletière, à flanc de paroi, qu’il devait emprunter pour effectuer ces vérifications indispensables à la salubrité de la commune.
La signification des sonneries des sirènes
En ce temps-là, la plupart des employés municipaux faisaient partie du corps des pompiers. Cela semblait couler de source, car en cas de besoin, tout le monde était disponible pour se rendre sur le sinistre. « Le local se trouvait face à l’actuel Crédit Agricole au rez-dechaussée de la grande maison. Deux garages accueillaient les véhicules et c’était très pratique, car l’accès se faisait directement sur la départementale » raconte Joseph Bernardi. Quelques années plus tard, le siège est transféré sous la salle des fêtes des Moulins, là où sont actuellement les services techniques. La caserne actuelle, moderne et fonctionnelle, sera construite sous la mandature de Maxime Coullet. Le retraité se souvient des diverses sirènes qui informaient la population du type de sinistre en cours : « un coup correspondait à un feu de forêt, deux à un feu de maison et trois à un accident de la route ou autre. » Parfois, l’heure était grave et les pompiers du village devaient intervenir rapidement pour circonscrire un foyer. En 1971, des enfants, en jouant, avaient mis le feu, à proximité du hameau des Veyans, au coeur d’un milieu très boisé. Joseph et ses collègues avaient dû se battre contre les flammes durant de longues heures et sauter dans le canal de la Siagne tout proche pour se protéger.
Quelques années plus tard, un feu qui faisait rage à Séranon a mobilisé les pompiers trois jours d’affilée. « Un incendie qui avait été causé par l’emploi d’une débroussailleuse. »
La grande échelle pour secourir un chat
D’autres événements plus cocasses émaillaient parfois le quotidien des pompiers. Joseph se souvient par exemple qu’il était intervenu pour porter secours à un chat. Ce dernier, effrayé par un chien, avait trouvé refuge au sommet d’un chêne. Et d’utiliser alors la grande échelle pour récupérer le matou apeuré, qui, une fois à terre, s’enfuit sans demander son reste ! Joseph Bernardi, aujourd’hui âgé de quatrevingt-trois ans, se plaît à évoquer cette période de sa vie où régnaient une solidarité et une abnégation sans faille.
Quand le téléphone sonnait, il se précipitait sur le lieu du sinistre, avec des moyens qui n’étaient pas ceux d’aujourd’hui.
Ces souvenirs à la fois heureux et tristes permettent de découvrir ce qu’était autrefois le quotidien de ces hommes qui n’hésitaient pas à risquer leur vie pour sauver celle des autres.
Les sapeurs-pompiers de 1971 :
Chef de corps : adjudant Alain Martin Adjoints : sergents André Mourlan et Antoine Lenzi. Hommes de rang Caporaux : Robert Spies, Claude Lorenzini, Francis Rebec. Joseph Bodino, Henri Baumann. Sapeurs : Raymond Rossi, Robert Rossi, René Nadilscari, Alain Raybaud Maurice Durand, Joseph Gaymard, Henri Franki. Francis Autran, Ernest Roperti, François Moraca, Gérard Spies, Henri Mascarello, Joseph Bernardi, Michel Serrano. Médical : Docteur Joussaume. Porte-drapeau officiel : Michel Serrano. Porte-drapeau adjoint : Joseph Bernardi. Parrainage : Marraine Monique Dorsay Parrain Pierre Klouman