Nice-Matin (Cannes)

Un club en souffrance

Meurtris par la grave blessure de James Lasis, David Bolgashvil­i et ses joueurs du Stade Niçois vont devoir se relever. En jeu, un dernier carré, une finale et la montée en Prod2. Pas simple

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C’est comme si le temps s’était arrêté. Depuis le dimanche 25 avril et cette rencontre Stade Niçois - Narbonne, le monde du rugby est au chevet de James Lasis, grièvement touché aux cervicales lors d’une mêlée écroulée. Depuis, ses amis, ses frères de jeu, ses adversaire­s, ses supporters guettent la moindre nouvelles (1). Les membres du staff, eux, peinent à s’ôter ce mauvais rêve de leurs esprits. À l’image de David Bolgashvil­i, entraîneur du Stade Niçois qui traverse des jours et des nuits de souffrance : « Quoi qu’on fasse dans la vie je ne sais pas si on peut être préparé à cela. Depuis vingt ans que je suis dans le rugby, je n’ai jamais connu un fait de jeu ou une blessure comme celle-ci ni en tant que joueur ni en tant qu’entraîneur. C’est terrible à voir, à vivre. On tente de s’en remettre petit à petit. » Les joueurs sont toujours sous le choc. « Pour certains, c’est un moment très douloureux, poursuit le technicien géorgien. Ils réagissent de différente­s façons. Il y en a qui gardent tout pour eux, d’autres parlent un petit peu. Mais le malaise saute aux yeux. »

La situation sanitaire n’arrange pas les choses. L’équipe est isolée car des cas positifs ont été détectés dans les rangs. Les entraîneme­nts ont été arrêtés. Le moral est en berne. Et le match à Blagnac prévu demain a purement et simplement été annulé. «Onnese voit pas trop en ce moment parce qu’on est nombreux à avoir été testés positifs au Covid. Les séances ont été stoppées. C’est un moment très difficile mais on pense surtout à soutenir James et toute sa famille. On essaie de rester auprès d’eux », souffle David Bolgashvil­i.

Reconstruc­tion

Désormais, l’heure est à la reconstruc­tion, tant sur le plan physique que mental. Une coupure de plusieurs semaines n’est jamais bonne pour les organismes. « Ce sera difficile mais à un moment on va être obligés d’y aller. D’entrer sur le pré. De jouer , reconnaît le coach. Ça ne doit pas être une contrainte mais plutôt une volonté. Presque une envie. Aller sur le terrain pour faire de la figuration ne sert à rien. Si on va sur le terrain c’est pour gagner et sublimer tout le travail effectué. Lâcher ne ressemble pas au Stade Niçois. » L’objectif est clair : l’accession en Pro D2. Un petit bonheur qui ne serait pas de trop. Pour le Stade Niçois. Pour James Lasis. « On ne peut hélas rien changer à la situation donc si on peut aller chercher une petite récompense que ce soit pour James ou pour nous, il ne faut pas s’en priver. On est dans cet état d’esprit et la famille de James aussi. Il n’y a pas de doutes là-dessus. Maintenant c’est la difficulté d’accepter tout ça et de repartir en avant » conclut David Bolgashvil­i.

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(Photo S. Botella et PQR) James Lasis (ici face à Narbonne) dans toutes les têtes.

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