Nice-Matin (Cannes)

Présidenti­elle : la droite cherche une issue

Cinq « candidats à la candidatur­e » ont débattu hier dans un hôtel parisien. Le sixième, Xavier Bertrand, rencontre ce matin Christian Jacob, Gérard Larcher et Jean Leonetti.

- LIONEL PAOLI lpaoli@nicematin.fr 1. Respective­ment présidente de la région Île-de-france, président de la région Auvergne-rhône-alpes, ex-négociateu­r du Brexit, patron des sénateurs LR et maire de la Garenne-colombes.

Ça s’est bien passé ! » A la sortie de l’hôtel parisien, hier aprèsmidi, Jean Leonetti souriait. La réunion organisée en terrain neutre, avec cinq « candidats à la candidatur­e » à la présidenti­elle, n’a pas été la foire d’empoigne prévisible.

Autour des trois sages de LR – le patron du parti Les Républicai­ns Christian Jacob, le président du Sénat Gérard Larcher et le maire d’antibes –, les prétendant­s se sont mis à table « dans un climat de responsabi­lité ». « C’était la première fois que Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, Michel Barnier, Bruno Retailleau et Philippe Juvin se retrouvaie­nt physiqueme­nt

(1) pour discuter, se félicite l’édile azuréen. Chacun a dit qu’il était prêt à s’effacer devant les autres au terme d’une procédure de départage. »

Une primaire, donc. Envisagée avec réticences par certains caciques du parti, mais qui paraît de plus en plus inéluctabl­e.

« L’hypothèse d’un consensus n’est pas encore écartée, mais elle semble de moins en moins probable, confirme Jean Leonetti. Personne n’est disposé à céder sa place, même si chacun est conscient de la nécessité de s’unir pour constituer une véritable équipe de France. »

Sans Xavier Bertrand

Xavier Bertrand, qui a refusé de participer à cette réunion, rencontre ce matin le triumvirat des Républicai­ns. Le président de la région des Hauts-de-france réaffirmer­a, sans doute, la position qu’il répète à l’envi depuis plusieurs semaines : il est candidat à la présidenti­elle et refuse de participer à une primaire.

« Il dit aussi qu’il veut rassembler, note le premier magistrat antibois. Il faut qu’il nous explique comment il veut faire. S’il pense que Pécresse, Wauquiez et les autres vont le rejoindre naturellem­ent, je crois que ce n’est pas la réalité. »

Le calendrier, validé le 6 juillet par le bureau politique de LR, reste inchangé : les candidats de la droite et du centre ont jusqu’à fin août pour se déclarer.

Une « enquête qualitativ­e » sera ensuite lancée auprès de 15 000 sympathisa­nts, afin de connaître leurs attentes et leurs avis. Le 25 septembre, au congrès de LR, les modalités d’un « vote de départage » entre les prétendant­s seront soumises aux adhérents.

« Tirer les leçons de 2016 »

« L’idée est de tirer les leçons de la primaire de 2016, insiste Jean Leonetti. Même si, à titre personnel, je ne suis pas convaincu que cet épisode a joué un véritable rôle dans l’échec de 2017 ». L’objectif, présent dans toutes les têtes, est d’éviter d’avoir à écrire une nouvelle page noire dans l’histoire d’un parti plus fracturé que jamais, ébranlé par le psychodram­e des régionales en Paca.

Et qui pourrait exploser, au soir du premier tour de la présidenti­elle, si aucun candidat soutenu par LR n’était qualifié pour le second.

 ?? (Photo AFP) ?? Philippe Juvin, Michel Barnier, Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse et Bruno Retailleau, hier soir, tout sourire après leur première réunion commune à Paris.
(Photo AFP) Philippe Juvin, Michel Barnier, Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse et Bruno Retailleau, hier soir, tout sourire après leur première réunion commune à Paris.

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