Emmanuel Macron cible potentielle du logiciel espion Pegasus
Le président Macron a-t-il été espionné par une puissance étrangère ? La question se pose après la révélation hier que le chef de l’etat et des membres du gouvernement figurent sur la liste des cibles potentielles du logiciel Pegasus, utilisé par certains Etats pour espionner des personnalités.
L’ancien Premier ministre Edouard Philippe et 14 membres du gouvernement figurent également « dans la liste des numéros sélectionnés par un service de sécurité de l’etat marocain, utilisateur du logiciel espion Pegasus, pour un potentiel piratage », a révélé le consortium de journalistes qui a révélé l’affaire.
Le royaume chérifien conteste son implication dans cette affaire d’espionnage.
« On a trouvé ces numéros de téléphone, mais on n’a pas pu faire d’enquête technique évidemment sur le téléphone d’emmanuel Macron » pour vérifier s’il a été infecté par ce logiciel, et donc « cela ne nous dit pas si le président a été réellement espionné », a expliqué le directeur de Forbidden Stories Laurent Richard, sur la chaîne d’info LCI.
« Toute la lumière sera faite »
Mais selon lui, que le président ait été ou pas espionné, cela « montre en tout cas qu’il y a eu un intérêt de le faire ». « Si les faits sont avérés, ils sont évidemment très graves. Toute la lumière sera faite sur ces révélations de presse », a réagi la présidence. Forbidden Stories et Amnesty International ont obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone sélectionnés depuis 2016 par les clients de l’entreprise israélienne NSO (qui commercialise Pegasus) pour une surveillance potentielle et l’ont partagée avec un consortium de 17 médias qui ont révélé son existence dimanche.
Selon Radio France et Le Monde, outre Edouard Philippe et son épouse, des ministres de premier plan, à l’époque où leurs numéros ont été sélectionnés, figurent sur cette liste, dont Jean-yves Le Drian, Christophe Castaner, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire ou François de Rugy.
Mais aussi des parlementaires et responsables politiques comme François Bayrou du Modem, le député de La France Insoumise Adrien Quatennens, ou Gilles Le Gendre (LREM).
Selon Radio France, le roi du Maroc Mohammed VI et son entourage « sont sur la liste des cibles potentielles », et d’après le Washington Post, autre membre du consortium de médias enquêtant sur cette affaire, elle contient des numéros de deux autres présidents, l’irakien Barham Saleh et le Sud-africain Cyril Ramaphosa.