De la Roya à leur région, des bénévoles belges repartent au front
Ils étaient venus prêter main-forte aux sinistrés de la tempête Alex, avec leur savoir-faire, du matériel et une générosité débordante. Cette fois-ci, c’est chez eux qu’une catastrophe naturelle a frappé. Alors ils remettent ça. Spontanément. Bénévolement.
Automne 2020 : Jean-sébastien, Yves, Bernard et Marc passent une dizaine de jours dans une Roya exsangue. Ils édifient notamment un pont népalais pour redonner accès à son domicile à une habitante. Été 2021 : les mêmes repassent à l’action chez eux, en Belgique cette fois. Mêmes causes climatiques, mêmes effets solidaires. Hier, le bilan provisoire était de 31 morts et 70 disparus. Une journée de deuil national a été observée. « Liège est salement touchée. Aywaille aussi. Des caves inondées, des routes arrachées, de petits ponts déchiquetés, des barrages qui ont cédé... Nous avons énormément pensé à la Roya », témoigne Jeansébastien
Haikin, 43 ans. Lui et ses amis habitent le haut plateau ardennais, « plus préservé » .Maislà aussi, il y a à faire.
Alors Jean-sébastien remet ça. Avec une vingtaine de bénévoles – « des amis réunis par le bouche-àoreille », cet entrepreneur en bâtiment part « prêter main-forte » à un camping à la Roche-en-ardenne. « Nous avons nettoyé un local qui venait d’être rénové, enlevé énormément de bois coincé sur les parkings... » Ilyalàunscaphandrier, des cordistes, des maçons. Mais aussi des bénévoles sans prédisposition particulière, « surtout des jeunes, et même des enfants. La plus jeune à 10 ans ! »
« La planète nous envoie un message fort »
Pendant ce temps, Yves, autre bénévole intervenu dans la Roya, stoppe net ses vacances pour partir à Trooz aider sa marraine, «salement touchée ». Bernard et Marc, leurs compagnons d’équipée, vont à leur tour repartir au front. L’expérience accumulée après Alex leur est précieuse. Et leur médiatisation en a inspiré d’autres. «Ily a énormément de solidarité dans le secteur, salue Jean-sébastien. Cette solidarité soulage un peu les gens. Ça donne des frissons. »
Certes, autour d’eux, « la détresse n’est pas la même que dans la Roya. Sur une échelle de 1 à 100, on est à 50 % d’alex. Ils sont davantage touchés en Allemagne. »
Mais en Belgique non plus, «les anciens n’ont jamais connu de telles inondations ». Pour Jean-sébastien, « la planète est en train de nous envoyer un message fort. Ça doit marquer les esprits. Il ne faut plus faire n’importe quoi. »