Mali : tentative d’assassinat manquée du président
Le président de transition au Mali, le colonel Assimi Goïta, s’est déclaré hier indemne, quelques heures après avoir été visé par une tentative d’assassinat à l’arme blanche durant la prière musulmane de l’aïd al-adha, à la Grande mosquée de Bamako. Ancien chef d’un bataillon de forces spéciales, le colonel Goïta, auteur de deux putschs en moins d’un an, dont celui qui a renversé le 18 août 2020 le président Ibrahim Boubacar Keïta, ne se déplace d’ordinaire jamais sans ses hommes, cagoulés et armés de fusils d’assaut.
Forte instabilité politique
En milieu de matinée, après la prière, tandis que l’imam se dirigeait vers la sortie de la mosquée pour égorger le mouton sacrificiel, un homme s’est levé et a tenté de poignarder le colonel Goïta, assis au milieu d’autres haut responsables maliens. « Je vais très bien », a déclaré le chef de l’etat à la télévision nationale, précisant que cette agression avait été « maîtrisée ». « Quand on est leader, il y a toujours des mécontents, il y a des gens qui à tout moment peuvent vouloir tenter des choses pour déstabiliser, tenter des actions isolées », a-t-il dit.
L’assaillant, un « enseignant » selon les autorités, a été interpellé. Sans plus de détails sur son identité. En fin de journée, aucune piste ne pouvait être privilégiée quant aux motivations de l’agresseur, dans un pays très instable politiquement et en prise à des violences multiformes depuis 2012.
Les militaires ont largement fait main basse sur le pouvoir. Mais le colonel Goïta comme le nouveau gouvernement, nommé par les militaires, ont assuré qu’ils tiendraient l’engagement de rendre les commandes aux civils après des élections prévues le 27 février 2022.