Nice-Matin (Cannes)

« De nouveau parmi les meilleurs »

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Revenu d’australie avec une victoire et deux courtes défaites, le sélectionn­eur du XV de France Fabien Galthié (ici en photo) a fait le bilan de la tournée estivale : «On nous appelait ‘le géant qui dort’, ce n’est plus le cas », a-t-il assuré hier.

Que retenez-vous de cette tournée ?

Je retiens une équipe très compétitiv­e, qui a su aller chercher une victoire lors du deuxième match, la première de l’ère profession­nelle (en

Australie). On a appelé les joueurs le dimanche matin, après les demi-finales du top 14 pour les convoquer le soir. Certains avaient arrêté leur saison depuis deux, trois semaines.

Nous sommes partis avec 41 joueurs le lundi pour se préparer à disputer trois test-matches en dix jours. C’est assez unique, en mode combat de boxe.

C’était intense mais on a boxé la garde haute. Il fallait formater des joueurs qui ont peu ou pas d’expérience internatio­nale et pas ou peu d’expérience collective. On a eu dix-sept jours de préparatio­n, ça a compté (...) C’était un challenge incroyable­ment intéressan­t, renforcé par quelque chose qui aurait pu être négatif : la vie en confinemen­t.

Quels joueurs vous ont particuliè­rement plu ?

Une dizaine de joueurs ont marqué des points. Certains ont fait forte impression. Gaëtan Barlot qui n’a qu’un an de Top 14. Sipili Falatea a peu d’expérience avec Clermont mais il a la possibilit­é de compter, il sait qu’il peut revenir avec nous. Bien sûr, le capitaine Anthony Jelonch. Cameron Woki aussi a été très présent. Gabin Villière s’est blessé mais a répondu présent. Melvyn Jaminet a un parcours incroyable, il n’a qu’une saison en Pro D. Arthur Vincent, Jonathan Danty, Pierre-louis Barassi aussi... Il (Barassi, NDLR) n’a pu jouer qu’un seul match mais l’a exploité au mieux. Il n’a pas que ce que vous voyez pendant les matches. Ce qui compte beaucoup, ce sont les entraîneme­nts et la vie en communauté et Pierre-louis a été très prolixe.

Est-ce que ceux qui n’ont pas joué ont perdu des points ?

Non mais on ne distribue pas la sélection (...) La sélection se gagne à l’entraîneme­nt, elle se gagne tous les jours. On a pu échanger avec ces joueurs, ils ont touché du doigt ce qu’on recherchai­t. Tout est possible. Florent Vanverbegh­e, par exemple, a un potentiel très important. Thomas Lavault, de La Rochelle, qu’on n’a pas pu prendre, aussi. Ou bien Matthis Lebel, qui était finaliste avec Toulouse, et Donovan Taofifenua, du Racing 92... Aujourd’hui, on a 90 % de notre équipe qui est identifiée.

Avoir un tel réservoir, c’est un problème de riche...

En 17 matches, on a capé 67 joueurs. C’est au-delà de l’objectif que je m’étais fixé. Le groupe n’est pas fermé mais on a identifié quasiment tous les potentiels. Notre ambition, c’est de continuer à développer et à aguerrir cette équipe. Elle est de nouveau parmi les meilleures du monde. Depuis deux ans, elle a gagné en Ecosse, au pays de Galles, en Irlande, en Australie, et quand elle s’incline en Angleterre c’est sur la dernière action. On nous appelait « le géant qui dort », ce n’est plus le cas.

Un mot sur Anthony Jelonch...

On avait identifié chez lui le potentiel pour être capitaine. On l’a accompagné et on a essayé de lui apporter le soutien nécessaire pour ne pas qu’il laisse trop d’énergie dans sa préparatio­n et qu’il apporte ce qu’il est. C’est d’abord un capitaine par l’exemple, il faut juste le suivre. C’est un jeune joueur mais il a montré la direction. Il a été à la hauteur.

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