heures de vélo sans dormir
1 000 kilomètres en deux jours… Pour remporter une des sept manches annuelles du Bikingman, les athlètes doivent réaliser un véritable exploit. Rémi Borrion, vainqueur au Cannet, s’en souviendra.
Lutter contre le climat et le sommeil est obligatoire pour gagner une étape de Bikingman. Avec des conditions pareilles, l’exploit de Rémi Borrion est retentissant. Il a avalé les 1 000 kilomètres de la manche Région Sud en 50 heures, malgré les obstacles : « J’ai été malade au début à cause de la chaleur. Je me suis arrêté car j’avais pas mal de nausées. »
Mais sur des routes communes à celles du Tour de France, le temps peut devenir imprévisible. «Jeme souviens de deux passages délicats. En haut du Mont Ventoux, il y a eu de l’orage. C’était la tempête. Au col de la Bonette, nous avons supporté le froid et le brouillard. J’étais pourtant bien couvert », s’amuse le robuste cycliste de 50 ans. Le thermomètre affichait 4 degrés. Passionné par les sports d’endurance depuis plus de 20 ans, il a amplement réussi son défi : « C’est ma plus grosse victoire. »
Une stratégie bien ficelée
Pour franchir la ligne d’arrivée en premier, Rémi Borrion a roulé de nuit comme de jour, avec un objectif en tête : finir le plus vite possible. « Je sais qu’en course, j’ai beaucoup de mal à m’endormir. Pour celle-ci, je ne me sentais pas réellement fatigué finalement. Je suis resté lucide » expliquet-il.
Le vainqueur de l’étape des Alpes-maritimes a même eu une « poussée d’adrénaline » lorsqu’à 150 kilomètres de l’arrivée, une moto est venue lui dire qu’il menait.
En plus de ne pas fermer l’oeil, un favori ne doit pas trop se charger. Rémi Borrion a voyagé léger : « J’avais treize kilos sur moi. Des affaires pour me couvrir, du matériel de réparation et un tout petit peu de nourriture. Pour manger, on s’arrête généralement en boulangerie. »
% viennent pour survivre
Le fondateur et organisateur de Bikingman s’appelle Axel Carion. Explorateur passionné de prouesses physiques, il crée cette compétition internationale en 2017, après avoir luimême accompli de grands défis à bicyclette partout dans le monde. Il voulait alors proposer aux férus de sensations fortes « d’aller se dépasser avec le minimum d’assistance ». Viser le podium est réservé à une quinzaine de participants quand « 90 % viennent pour survivre à l’épreuve ». Sur les 95 partants, moins d’un tiers a abandonné.
« Puiser dans leurs ressources mentales »
Il faut donc surtout du courage et de la motivation selon Axel Carion pour finir dans les 120 heures demandées : « Il y a toujours un lien avec l’endurance mais ce ne sont pas tous des sportifs de l’extrême. Ils vont puiser dans leurs ressources mentales pour aller au bout. » De 20 à 77 ans, les inscrits payent 249 euros pour prendre part à une manche.
Bikingman passera notamment par l’auvergne-rhône-alpes le 9 août, par le Pays Basque début septembre, le Portugal en octobre et le Brésil en novembre.