À Toulon, les familles au coeur du cortège
Il est à peine 13 h 30. Déjà, sous un soleil accablant, la place de la Liberté se remplit à toute allure. Deux groupes se forment, certains reprochant à d’autres de « faire de la récupération politique ». Tentant de capter l’ombre d’un palmier, Valérie et Stéphane n’ont pas choisi de camp. Lui est vacciné, pas elle. Du moins pas encore, puisque « je vais devoir le faire pour pouvoir travailler ». Mais ce n’est pas tant pour eux qu’ils s’inquiètent. Désignant deux adolescents sagement appuyés sur une jardinière non loin de là, Valérie indique être inquiète : « On ne connaît pas les effets de ce vaccin. Il a été créé tellement vite... Des gens sont morts. Il n’est pas question que je prenne le risque pour mes enfants. »
« On ne veut pas de cette vie »
Comme ces habitants du centre Var, de nombreuses familles renforcent les rangs du cortège toulonnais. Qui s’ébranle, justement. Cédric et Marina expliquent : « C’est important d’être là, de dire qu’on ne veut pas de cette vie. » Pour le jeune couple, qui a laissé une petite Adèle de sept mois à la maison avec ses grands-parents pour le troisième samedi consécutif, c’est davantage une question de principe. «On n’est pas spécialement contre le vaccin, mais cette histoire de pass, c’est une honte, lance Cédric. Jamais nous n’accepterons ça. Nous refusons que notre fille grandisse dans un monde où on doit prouver qu’on est vacciné pour manger une glace. Et heureusement, on est nombreux à le refuser. » 6 000, hier, en centre-ville de Toulon, selon la préfecture, bien plus selon les manifestants, qui évoquent un chiffre « au moins égal à celui de la semaine dernière » (25 000), ou plus raisonnablement «10000 à 15 000 personnes ».
Le cortège poursuit sa route. Au milieu des « Liberté, liberté ! » , ou des «Macron, ton pass on n’en veut pas ! » scandés pendant deux bonnes heures sur les artères principales de la ville, s’élèvent aussi des « Protégez nos enfants ! » Il est bientôt 17 heures, et aux abords de la place de la Liberté, où les opposants au pass sanitaire sont revenus, l’ambiance est plutôt festive. Une blondinette entonne au micro une chanson « que j’ai inventée », et reçoit une ovation. Bon enfant...