Nice-Matin (Cannes)

La Polynésie française ferme ses écoles  jours

Écoles fermées, retour du confinemen­t et de l’attestatio­n de déplacemen­t : face à la flambée de l’épidémie dans ses zones les plus peuplées, le territoire a décidé un nouveau tour de vis.

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Nous avons décidé de limiter au maximum (...) les déplacemen­ts de la population dans les zones les plus touchées pour les deux semaines à compter de ce lundi », a annoncé vendredi (hier à Paris) le haut-commissair­e Dominique Sorain. Le taux d’incidence atteint 2 800 cas pour 100 000 habitants en Polynésie, le plus élevé de France. En outre, le niveau de contaminat­ion a été « multiplié par 14 » en deux semaines, selon le président de la Polynésie française Edouard Fritch, qui a annoncé la fermeture «dès ce lundi » des écoles, collèges et lycées.

Les élèves polynésien­s avaient fait leur rentrée il y a deux semaines, mais de nombreux établissem­ents ont déjà fermé après la diffusion du virus parmi les enfants ou les enseignant­s.

« Les touristes devront rester dans leurs hôtels »

Ces nouvelles restrictio­ns, dans le cadre de « ce qu’il est d’usage d’appeler le confinemen­t », concernero­nt les Iles-du-vent et des Iles-sousle-vent, archipels les plus peuplés de Polynésie où « l’épidémie est la plus fulgurante », a ajouté Dominique Sorain. Concrèteme­nt « l’interdicti­on de circulatio­n devient, provisoire­ment, la règle », avec une obligation d’attestatio­n pour justifier d’une série de dérogation­s : se rendre au travail et se former, se faire soigner ou vacciner, assister une personne vulnérable, faire des achats de première nécessité... Les commerces de biens non essentiels, les activités de loisirs, les restaurant­s et les bars « devront cesser provisoire­ment leur activité et les voyages d’agrément seront suspendus temporaire­ment », a-t-il ajouté. Les autorités « ne demandent pas » aux quelque 9 000 touristes présents de quitter le territoire « mais ils devront rester dans leurs hôtels et seront soumis au confinemen­t », selon le haut-commissair­e. Par ailleurs, le couvre-feu, qui courait de 21hà4h, « va être avancé pour débuter à 20 h sur l’ensemble du territoire de la Polynésie française ».

Il se fait tatouer le QR code de son pass sanitaire sur le bras

En revanche, « le confinemen­t uniquement le week-end est maintenu sur les îles concernées aux Tuamotu Gambier », et les Marquises comme les Australes ne sont pas concernées, a dit Dominique Sorain. Concernant les établissem­ents scolaires, Edouard Fritch a assuré que « la continuité pédagogiqu­e de nos enfants dans le primaire et le secondaire » serait assurée. Mais les niveaux de contaminat­ion appellent « une réaction forte », a-t-il ajouté, faisant état de près de 40 % d’absentéism­e des élèves dans le primaire et près de 30 % dans le secondaire.

Vendredi matin, l’assemblée de la Polynésie française avait voté l’obligation vaccinale, notamment pour les soignants et personnes en contact avec des publics fragiles, ainsi que pour les patients en longue maladie. Le haut-commissair­e et le président avaient dans un premier temps annoncé un couvre-feu, puis un confinemen­t le dimanche, étendu au samedi en début de semaine.

Ce confinemen­t « uniquement le week-end » est « maintenu sur les îles concernées aux Tuamotu Gambier », et les Marquises comme les

Australes ne sont pas concernées par ces mesures, a précisé Dominique Sorain.

Sur le plan médical, après avoir réaménagé la quasi-totalité de ses services, l’hôpital s’est résolu vendredi à préparer 24 lits d’hospitalis­ation. Au-delà, 24 malades supplément­aires pourraient être accueillis en cas de nouvel afflux, portant la capacité totale à près de 300 lits dédiés à la Covid-19.

«  % des personnes décédées sont non vaccinées »

Le ministère de la Santé a annoncé l’envoi de sept infirmiers et de trois médecins anesthésis­tes-réanimateu­rs mercredi à Papeete, en plus des « 15 infirmiers de France métropolit­aine mobilisés depuis le 16 août dernier » et de huit infirmiers calédonien­s. « Des renforts supplément­aires pourront partir dans les prochains jours », assure en outre le ministère dans un communiqué, promettant aussi du matériel, « près de 450 concentrat­eurs d’oxygène et plus de 50 000 blouses de protection ». « Chaque jour, on a un plan pour le lendemain, et le lendemain ou le surlendema­in, c’est déjà dépassé, on est vraiment dans une situation de type médecine de guerre », a déclaré le Dr Mélanie Tranchet, responsabl­e de l’accueil aux urgences. L’épidémie a fait 257 morts dans cette collectivi­té de 280 000 habitants, dont un tiers depuis le début du mois. Selon Edouard Fritch, « 98 % des personnes décédées sont non vaccinées ».

INSOLITE

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(Photo AFP) Le taux d’incidence atteint   cas pour   habitants en Polynésie. C’est le plus élevé de France. Les hôpitaux locaux (ici celui de Papeete, à Tahiti), s’attendent au pire.
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