L’oeil de son coach
Désormais, les projecteurs vont se braquer sur eux. Dans la foulée des JO, les Jeux Paralympiques de Tokyo vont apporter leur tourbillon d’émotions, du 24 août au 5 septembre, dans la capitale japonaise. 133 délégations, dont les 61 athlètes sélectionnés de l’équipe de France vont en découdre sur fond d’olympe. Parmi eux, Florent Marais, le nageur d’antibes, est décidé à jouer sa carte à fond. Il n’a que 21 ans, mais son mental et la qualité de sa nage en fond l’une des chances de médailles pour nos Bleus de Tokyo. La parole à Florent.
Florent, quelles conditions as-tu trouvé en arrivant au Japon ?
Tout est parfait. Nous avons l’hôtel réservé pour les athlètes, la piscine réservée aussi, l’accès au bassin de m à l’heure que nous souhaitons, la salle de muscu. Et je vais bientôt intégrer le village olympique. J’ai hâte de vivre ce moment, au milieu des sportifs du monde entier. Au niveau de l’émulation, je pense que ça va être incroyable.
Quand as-tu appris ta qualification pour les Jeux Paralympiques ?
C’était au début du mois de juin. Un après-midi, j’étais à l’entraînement à la piscine d’antibes. Une séance très dure, horrible, j’étais un peu dégoûté, et là on vient m’annoncer la nouvelle : ‘‘C’est bon, tu es sélectionné, tu peux te préparer’’ (Florent a réalisé les minima aux championnats d’europe à Madère mais il était dans l’attente de la validation par le Comité paralympique français). D’un coup, il y a tout qui s’éclaire ! Ce sentiment génial que le boulot a payé. Faire les Jeux, cela me tenait vraiment à coeur.
Tes objectifs ?
J’aimerais bien repartir avec une médaille. Je vais tout donner pour ça. Malgré la Covid, on a réalisé une super année de travail avec mon entraîneur, mon entourage. Après, je sais aussi que je vais prendre de l’expérience en vue de Paris-.
Raconte-nous un peu ton histoire. Comment es-tu venu à la natation au départ, était-ce le fait de te sentir plus à l’aise dans l’eau ?
Oui, c’était ça. L’eau était un élément où je pouvais me mouvoir facilement.
Il y a aussi le fait que les jeunes, en maillot, ont souvent des complexes. Moi, quand j’étais petit, c’était l’inverse. J’avais moins de complexes à la piscine. Je voyais les autres un peu gênés par leur corps et ça me rappelait quelque chose. Au contraire, aller nager, ça me libérait. Mais au début, je suis venu un peu à la natation par hasard.
Une part de hasard ?
A l’âge de ans, j’ai dû subir une opération à la jambe. On m’a sectionné la jambe, on m’a posé une broche en laissant un écart de cm entre les deux os afin que l’os se reconstruire. J’en ai eu pour un an de rééducation tout de même, et donc de nombreuses séances en bassin.
« Loin dans l’effort »
Aans,cesontdes moments difficiles...
Oui. Mais cela s’est bien passé. L’opération a été un succès. Je devais gagner cm, j’en ai gagné , et derrière j’ai pu bien remarcher, refaire du sport en général.
Le sport, c’est une passion ancrée chez toi ?
Totalement. Je dois avoir toutes les chaînes de sport à la maison. J’aime le foot, le basket, j’aime aller surfer à Cannes quand la vague est là... Tous les sports m’intéressent en vérité. Oui, passionné, c’est le mot !
Et tu as choisi de devenir un sportif de haut niveau. Explique-nous le degré d’effort que cela demande... paralympique, le niveau n’a eu de cesse de grimper. Pour être dans la course au podium, c’est dur. On est obligé d’aller loin dans l’effort, quitte à vomir parfois à l’’entraînement. En fait, aujourd’hui, il y a le sport de haut niveau et le sport de très haut niveau. il y a un cap à passer. Soit tu peux, soit tu ne peux pas.
Comment as-tu développé ta nage en fonction de ton handicap ?
Tout est une question d’équilibre au niveau du haut du corps. Je dois nager de façon à ce que le bassin reste dans l’axe. Le but, c’est que mon corps tourne le moins possible, afin que ma jambe reste bien dans l’axe.
J’en parlais justement à un ami très récemment. Il me demandait si, du coup, je ne serais pas moins motivé... Franchement, ce n’est pas du tout le cas. Entre nous, je ne suis pas à Tokyo pour regarder les tribunes. Se qualifier, c’était déjà incroyable. Je vais juste essayer d’aller le plus vite possible dans l’eau dans la plus grande des compétitions. Cela suffit amplement à mobiliser toute mon énergie.
Il y a trois ans, tu choisissais de venir t’installer et t’entraîner à Antibes. Tu ne le regrettes pas aujourd’hui ?
Pas du tout. Depuis les nouveaux bassins, les infrastructures sont au top. Deux bassins, la zone de récup, les caméras sous l’eau pour travailler... J’ai aussi la chance d’avoir le préparateur physique du Creps d’antibes, Christophe Keller. Au début, je logeais au Creps, désormais j’ai pris mon appart, ça aussi c’est un vrai plus. Entre la Normandie et Antibes, question qualité de vie, il y a plus mal loti !
Régis Gautier, ans, l’entraîneur d’elodie Lorandi à Antibes depuis (Jeux de Londres et de Rio), a pris en main les destinées de Florent Marais depuis . « Les premiers Jeux vont apporter de l’expérience, de la maturité à Florent.
Depuis qu’il est arrivé à Antibes, Florent a beaucoup gagné en puissance musculaire. Au niveau mental, les athlètes handisports ont une force un peu plus importante que les autres. Florent a en lui cette envie de se dépasser, il mérite vraiment d’aller aux Jeux et de réussir de très belles performances. Dans sa catégorie, deux nageurs
Comme pour les JO, les paralympiques vont se dérouler à huis clos. Comment tu l’appréhendes ?
Né le 8 juillet 2000 à Granville (50)
Club : Handisport Antibes Méditerranée. Statut de sportif de haut niveau. Originaire de Granville (Normandie), il a intégré l’équipe de France en 2014, où il côtoie ses idoles, notamment l’antiboise multiple médaillée olympique Elodie Lorandi avec qui il tisse des liens d’amitié très forts.
Palmarès :
Handicap : ukrainiens paraissent difficiles à atteindre, avec un handicap moins impactant. Après, il y a un gros paquet de très bons nageurs qui se tiennent ».
« Une semaine classique pour Florent ? C’est heures d’entraînement. Énormément d’investissement ». Régis Gautier n’a pas pu effectuer le déplacement à Tokyo, du fait de la politique fédérale, les entraîneurs nationaux prenant le relais sur place. Le fil whats’app n’en sera pas moins actif entre le coach et son protégé.