AU SECOURS DES ANIMAUX
Mobilisation pour sauver tortues et chevaux Des dégâts importants sur la faune des forêts
Quand le vent a tourné, lundi soir dans la plaine des Maures, elle a vu « le feu sauter de l’autre côté. Mais c’est une blague ? » Lisa Sieries a eu du mal à en croire ses yeux. Les lueurs rouges qui se dessinaient au loin étaient devenues des flammes distinctes, sur la colline en face des paddocks. « Je n’ai cessé de me demander, est-ce que je pars, ou pas ? À 20 h 30, on m’a dit : “Non, n’évacuez pas.” Puis, spontanément, des gens sont arrivés avec leurs véhicules, pour aider. »
Alors, elle n’a plus hésité. « Vers 22 h, on a transporté les chevaux, en faisant plusieurs allers-retours. » Finalement, le feu n’est arrivé au Domaine équestre des Bertrands, que le lendemain. Mais le Centre Les grands pins, qui les avait accueillis la veille, a dû lui aussi être vidé, sous la menace de l’incendie. « Au moins, on l’a fait dans le calme, en anticipant. Ça change tout », souffle-t-elle.
Chevaux touchés
Atchoum, Volcane, Arizona Lisa et Joppie sont en sécurité avec 45 autres équidés, chez Guillaume Gombert, dont les écuries, à Cuers se sont organisées dans l’urgence.
« Il y a eu un énorme élan de solidarité. Le feu est dramatique, mais l’élan de solidarité est splendide », confie-t-il. Même s’il est trop tôt pour en faire un bilan précis, l’incendie de Gonfaron a fortement touché le monde du cheval. Deux centres ont entièrement brûlé – dont les animaux avaient été évacués. Et au moins six autres directement menacés. Plusieurs centaines de chevaux ont été transportés, soit environ 500 transferts – certains ont été déplacés deux fois.
Des chevaux ont souffert, quelques-uns auraient dû être euthanasiés, une information qui n’a pas encore pu être détaillée.
« Il y a de nombreux centres équestres dans le massif des Maures, mais aussi beaucoup de particuliers qui ont des chevaux dans le secteur, explique Jean-pierre Collin du Comité régional d’équitation, sur le pont toute la semaine. Nous n’avons pas encore d’inventaire précis du nombre de chevaux qui ont pu être touchés. »
Pour l’heure, il faut gérer le quotidien. « Nous mettons en place une stratégie d’aide. Le comité régional prend en charge le fourrage, la paille et les structures d’accueil. »
Tonnes de foin
Chez Guillaume Gombert, c’est jour de concours. Des chevaux tournent et sautent pour le Summer Jump – du saut d’obstacles. En coulisse, l’organisation est méticuleuse. Onze tonnes de paille et foin ont été rentrées, pour tenir les premiers jours. Depuis lundi soir, Lisa Sieries n’a pu retourner que très brièvement sur son domaine, une demiheure. Il est intact.
Mais s’il a bien résisté, tout est brûlé autour. « Les années à venir, ça va être quoi les balades dans les Maures ? Les gens qui viennent découvrir la plaine à cheval… Comment vous dire ? »