Élan de solidarité pour sauver des chevaux
Bottes de cavaliers aux pieds, Arnaud Vigier pointe du doigt deux chevaux à la robe blanche et beige. « Ceux-là, quand on les a sortis du camion, ils sentaient la fumée »,
commente le responsable du centre équestre de Draguignan. Les deux bêtes font partie de la trentaine de chevaux qu’il a mis à l’abri en marge de l’incendie qui touche le massif des Maures depuis lundi. « Dès que j’ai vu qu’un feu démarrait, je suis allé faire le plein de mon camion. Très vite on s’est mis à disposition pour aider à sauver les chevaux susceptibles d’être mis en danger », raconte Arnaud Vigier.
Une myriade de petits propriétaires ont aidé
Dès le début de la catastrophe, un grand élan de solidarité traverse les centres équestres et les propriétaires privés du département. « J’ai contacté mon père, on est montés dans le camion direction le centre équestre de Grimaud. Avec ça on pouvait déplacer sept chevaux d’un coup. Une myriade de petits propriétaires sont venus apporter de l’aide, poursuit Arnaud
Vigier. On voyait le feu pas loin. Les routes serpentaient pas mal. Ce n’était pas toujours facile d’accès. »
Au milieu de la fumée le fils, Arnaud, et le père, Alain, font monter les chevaux dans leur camion. « Ils étaient très stressés, décrit Alain
Vigier. Il ne fallait pas les lâcher, sinon le cheval part et on le retrouve jamais. A un moment j’ai dit à mon fils, il faut y aller. Le feu arrive. On a réussi à démarrer à temps. Je me souviens qu’une fois le camion refermé, c’était le silence. Les chevaux s’étaient calmés d’un coup. » Sur le chemin du retour, ils préviennent Estelle Zangari, soigneuse au centre. « J’ai vu mon portable sonner à minuit trente, j’ai tout de suite compris, explique la jeune femme. Elle prend immédiatement le chemin du centre équestre et prépare les boxes et la nourriture pour que les bêtes puissent être accueillies dans de bonnes conditions. Par chance, le centre venait de se faire livrer douze tonnes de foin. « Je suis très fier que nous ayons pu abriter les chevaux
dignement », se réjouit Arnaud Vigier. Le mardi, le père et le fils se dirigent cette fois vers le domaine équestre des Grands Pins, au Cannet-des-maures. « Je me souviens que ce soir-là, ça fourmillait au centre. Les propriétaires sont venus voir leurs bêtes. D’autres sont venus voir comment aider. », décrit Estelle Zangari, la soigneuse.
Pas d’inquiétude pour la suite,
« les bêtes peuvent rester tant qu’il y a besoin », rassure le responsable du centre équestre. Les autorités, elles, demandent aux propriétaires d’attendre au moins jusqu’à demain avant de faire revenir les chevaux déplacés.