Ces plantes qui n’ont plus « droit de cité »
Dans son guide pratique, gratuit, pour conseiller les particuliers sur les végétaux à planter de façon durable et écologique, la Casa dresse aussi la liste des espèces à bannir.
Yucca, agave, herbe de la pampa… Elles sont souvent jolies et font partie du paysage des villes, mais ne sont plus les bienvenues. Car cataloguées EVEE, pour Espèces végétales envahissantes. On le sait désormais : introduites volontairement ou par accident il y a des plusieurs siècles, utilisées souvent pour leur aspect ornemental, ces plantes dites exotiques prolifèrent à folle allure et écrasent les végétaux et milieux locaux.
Risques phytosanitaires
Pire : elles perturbent les écosystèmes et appauvrissent la biodiversité. D’où les mises en garde du guide pratique, Palettes végétales créé par la Communauté d’agglomération de Sophia Antipolis (Casa) et mis à la disposition des professionnels et des particuliers, fans de jardinage. Ce guide gratuit, qui conseille sur le choix des arbres, arbustes et plantes à adopter, pour lutter contre la sécheresse, dresse la liste des envahisseuses.
La menace est sérieuse. Au point qu’au niveau de la région Paca, un plan d’actions a été établi par le conservatoire botanique méditerranéen de Porquerolles et son équivalent alpin, basé à Gap.
Plusieurs cas sont recensés. Dont les premiers constituent un risque phytosanitaire. Comme le charançon rouge sur le palmier et le papillon palmivore (Paysandisia archon), le charançon noir sur l’agave, la chenille processionnaire du pin, la pyrale sur le buis, les mineuses sur marronnier, le chancre coloré sur le platane, le Xylella fastidiosa, notamment sur les oliviers… Pas question, bien sûr, de supprimer tous ces arbres et végétaux, mais on milite pour une plus grande diversité d’espèces plantées et dans certains cas pour des végétaux de substitution. Seule exception pour les palmiers, dont le traitement est jugé onéreux et la cause quasi désespérée ! Le guide conseille de les supplanter par des camphriers, chênes glauques, faux poivrier, frêne à fleur, lilas de Perse…
Quant aux pins, on préconise de « limiter les boisements mono spécifiques et d’améliorer la biodiversité des peuplements avec des feuillus. »
Plantes de substitution
Côté platanes, le seul platane résistant et autorisé sur site contaminé est le Platanor® Vallis clausa. Le micocoulier de Provence, le tilleul à grandes feuilles et à petite feuille, l’érable plane, le frêne élevé et le tilleul commun peuvent être substitués aux platanes ainsi qu’aux maronniers.
Côté végétaux, des espèces émergentes ou à forte dynamique sont clairement à éviter : arroches, acanthus, erigeron et pittosporum.
D’autres ne doivent pas être intégrés à des palettes : mimosa argenté, érable negundo, faux vernis du Japon, robinier faux-acacia, herbe de la pampa, yucca, aloès, griffe de sorcière, agave américaine, buddleia du père David, olivier de bohème, figuier de barbarie, agave américaine et bambou. Enfin certaines espèces envahissantes sont protégées mais il est interdit de les replanter pour éviter de polluer les écosystèmes locaux : caroubier, barbe de Jupiter, faux chêne-liège, gattilier et lavatère maritime.
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