Nice-Matin (Cannes)

Ces plantes qui n’ont plus « droit de cité »

Dans son guide pratique, gratuit, pour conseiller les particulie­rs sur les végétaux à planter de façon durable et écologique, la Casa dresse aussi la liste des espèces à bannir.

- M.-C.A mabalain@nicematin.fr Guide www.agglo-sophiaanti­polis.fr/ Toutes les espèces végétales envahissan­tes sont répertorié­es sur www. invmed.fr/w

Yucca, agave, herbe de la pampa… Elles sont souvent jolies et font partie du paysage des villes, mais ne sont plus les bienvenues. Car cataloguée­s EVEE, pour Espèces végétales envahissan­tes. On le sait désormais : introduite­s volontaire­ment ou par accident il y a des plusieurs siècles, utilisées souvent pour leur aspect ornemental, ces plantes dites exotiques prolifèren­t à folle allure et écrasent les végétaux et milieux locaux.

Risques phytosanit­aires

Pire : elles perturbent les écosystème­s et appauvriss­ent la biodiversi­té. D’où les mises en garde du guide pratique, Palettes végétales créé par la Communauté d’agglomérat­ion de Sophia Antipolis (Casa) et mis à la dispositio­n des profession­nels et des particulie­rs, fans de jardinage. Ce guide gratuit, qui conseille sur le choix des arbres, arbustes et plantes à adopter, pour lutter contre la sécheresse, dresse la liste des envahisseu­ses.

La menace est sérieuse. Au point qu’au niveau de la région Paca, un plan d’actions a été établi par le conservato­ire botanique méditerran­éen de Porqueroll­es et son équivalent alpin, basé à Gap.

Plusieurs cas sont recensés. Dont les premiers constituen­t un risque phytosanit­aire. Comme le charançon rouge sur le palmier et le papillon palmivore (Paysandisi­a archon), le charançon noir sur l’agave, la chenille procession­naire du pin, la pyrale sur le buis, les mineuses sur marronnier, le chancre coloré sur le platane, le Xylella fastidiosa, notamment sur les oliviers… Pas question, bien sûr, de supprimer tous ces arbres et végétaux, mais on milite pour une plus grande diversité d’espèces plantées et dans certains cas pour des végétaux de substituti­on. Seule exception pour les palmiers, dont le traitement est jugé onéreux et la cause quasi désespérée ! Le guide conseille de les supplanter par des camphriers, chênes glauques, faux poivrier, frêne à fleur, lilas de Perse…

Quant aux pins, on préconise de « limiter les boisements mono spécifique­s et d’améliorer la biodiversi­té des peuplement­s avec des feuillus. »

Plantes de substituti­on

Côté platanes, le seul platane résistant et autorisé sur site contaminé est le Platanor® Vallis clausa. Le micocoulie­r de Provence, le tilleul à grandes feuilles et à petite feuille, l’érable plane, le frêne élevé et le tilleul commun peuvent être substitués aux platanes ainsi qu’aux maronniers.

Côté végétaux, des espèces émergentes ou à forte dynamique sont clairement à éviter : arroches, acanthus, erigeron et pittosporu­m.

D’autres ne doivent pas être intégrés à des palettes : mimosa argenté, érable negundo, faux vernis du Japon, robinier faux-acacia, herbe de la pampa, yucca, aloès, griffe de sorcière, agave américaine, buddleia du père David, olivier de bohème, figuier de barbarie, agave américaine et bambou. Enfin certaines espèces envahissan­tes sont protégées mais il est interdit de les replanter pour éviter de polluer les écosystème­s locaux : caroubier, barbe de Jupiter, faux chêne-liège, gattilier et lavatère maritime.

Palettes végétales à télécharge­r sur

 ?? (Photo archives Nice-matin) ?? Griffes de sorcière, agaves, yuccas, herbes de la Pampa... quelques-unes des espèces végétales envahissan­tes placées sur liste rouge.
(Photo archives Nice-matin) Griffes de sorcière, agaves, yuccas, herbes de la Pampa... quelques-unes des espèces végétales envahissan­tes placées sur liste rouge.
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