Nice-Matin (Cannes)

PLACE AUX SANCTIONS

Nice-om : le récit d’un derby explosif La Populaire Sud suspendue pour les 4 prochains matchs

- VINCENT MENICHINI

Les violences ont fait le tour du monde, hélas, et donné une image pitoyable de la Ligue 1, de Nice et du football en général. « Franchemen­t, c’est la honte, nous a confié un ancien joueur niçois, qui évolue à l’étranger.

On ne voit jamais en Allemagne ou en Angleterre des joueurs se prendre des bouteilles sur la tête au moment de tirer un corner. Peut-être qu’en France, il y a une forme d’impunité chez ceux qui agissent ainsi. »

On jouait la 75e minute du derby entre le Gym et L’OM quand Dimitri Payet a reçu une bouteille d’eau dans le dos, celle de trop, la trentième au bas mot. D’abord au sol, le Réunionnai­s s’est ensuite levé d’un bond pour la relancer dans le kop de la Populaire Sud, provoquant la colère de certains ahuris, qui n’ont rien trouvé de mieux à faire que d’aller se pointer sur la pelouse pour en découdre. L’un d’eux – dont le visage s’est affiché en grand à la une des journaux – a même tenté un high kick (coup de pied à la tête), qu’il a fort heureuseme­nt raté, sur le meneur olympien.

Des actes hallucinan­ts, d’une bêtise confondant­e, à condamner avec fermeté, comme tous ceux qui ont suivi, ou accompagné cette soirée surréalist­e, à vous éloigner d’un stade de foot pour les dix prochaines années, voire pour toujours. Car, dans ce derby déprimant, tout n’est pas blanc d’un côté et noir de l’autre.

La températur­e monte

En première période, agacé par la Populaire Sud et les jets de bouteilles en plastique intempesti­fs, Alvaro Gonzales, défenseur de L’OM, a fait monter la températur­e d’un cran avec un doigt d’honneur en direction du kop. Après s’être embrouillé avec Dante, le capitaine de L’OGCN, en début de match, le joueur marseillai­s Matteo Guendouzi, lui, s’est contenté d’un « allez vous faire en...» pour rajouter un peu de piment à ce derby joué sur des braises.

Au coeur de l’échauffour­ée – dont l’origine reste bien évidemment les jets de bouteilles et l’envahissem­ent du terrain par quelques pseudosupp­orters – les deux joueurs de L’OM ont joué les pompiers pyromanes, au même titre que Pablo Fernandez, l’adjoint de l’entraîneur Jorge Sampaoli, qui est parti de son banc pour aller adresser un crochet du droit dans la glotte d’un “supporter”, mis KO sur le coup – et qui a passé les dernières heures à l’hôpital. Un acte de folie qu’il pourrait payer cher, ce qui est aussi valable pour l’un des membres du service d’ordre olympien, lequel a pris à partie Justin Kluivert, pas vraiment réputé pour son goût pour la bagarre.

Folie en tribune présidenti­elle

Pendant ce temps, en tribune présidenti­elle, les deux patrons de L’OGCN et de L’OM, Jean-pierre Rivère et Pablo Longoria, s’insultent. Plus bas, Jorge Sampaoli semble comme possédé et prêt à se battre avec la terre entière. Après plus d’une heure et demie d’interrupti­on, la rencontre a définitive­ment été arrêtée quand l’arbitre, Benoît Bastien, a mis le ballon au poteau de corner, sifflé et constaté l’absence des Marseillai­s.

« On s’est retrouvés en danger parce qu’on a eu pas mal de nos joueurs qui ont été visés, touchés », a expliqué, hier, le capitaine marseillai­s Steve Mandanda dans une vidéo diffusée par le club provençal. C’est sur instructio­n de la LFP après accord des autorités, que le match a repris. L’arbitre ne le souhaitait pas, ce que L’OM compte bien rappeler devant les instances.

Les sanctions tombent

Côté niçois, la journée d’hier a été celle de la défense, avec vidéos à l’appui, sans toutefois chercher à se dédouaner de toute responsabi­lité. Une posture différente de celle employée la veille au soir par le président Jean-pierre Rivère qui, à chaud, n’avait jamais accablé son propre camp, ce qui a pu choquer. Après avoir rencontré les leaders des Ultras de la Populaire Sud, qui ont condamné les débordemen­ts dans un communiqué, les dirigeants niçois ont pris le temps de répondre aux questions de

Nice-matin et L’equipe. Ils se sont ensuite rendus à la préfecture, qui leur a annoncé la fermeture pour quatre matchs de la Populaire Sud. Une première sanction, et sans doute pas la dernière pour L’OGC Nice, qui a vu sa saison prendre une mauvaise tournure en raison de la folie de certains et de l’irresponsa­bilité d’autres. Quant au résultat de ce Nice - Marseille, il ne sera pas validé avant la réunion de la commission de discipline, prévue demain à Paris.

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