Nice-Matin (Cannes)

Rivère : « On assume notre responsabi­lité »

- un coup de pied à Payet ? VINCENT MENICHINI

Président, à chaud, vous avez dit que ce qui avait mis le feu aux poudres était la réaction de deux joueurs de L’OM ? Ce ne sont pas plutôt les jets de bouteilles ?

Jean-pierre Rivère : les jets de bouteilles sont inadmissib­les, il n’y a pas de débat sur ce point. D’autant plus quand l’une des bouteilles finit sur un joueur (Payet, N.D.L.R.).

Julien Fournier (directeur du football à L’OGCN) : les auteurs ne sont pas des personnes qu’on identifie comme nos supporters. C’est inadmissib­le, stupide… Il n’y a pas de mots pour décrire de tels agissement­s. Et il faut qu’on le règle.

JPR : on assume notre responsabi­lité. Les jets de bouteilles sont à l’origine des débordemen­ts.

Vous n’avez pas voulu charger vos supporters ?

JPR : non, c’est autre chose. Comment régler ce problème des jets de bouteilles ? Les Ultras sont disposés à ce que ça cesse et qu’on ne voit plus jamais ça à l’allianz Riviera. De notre côté, en mesure prioritair­e, on va mettre un filet. Ce n’est pas esthétique, ok, mais à un moment ça suffit.

Pourquoi les filets n’ont toujours pas été installés ?

JF : ça fait deux ans qu’on a fait la demande. On s’est battu pour faire changer les sièges, sécuriser le parcage visiteurs...

JPR : on est locataires, on ne maîtrise pas tout. Là, il n’y a plus de débat. Il ne peut plus y avoir un match sans filet.

Qu’avez-vous découvert sur les images visionnées ?

JPR : je ne reviens pas sur les jets de bouteilles, on est responsabl­es. Point. À la e minute, Payet est visé. Il s’effondre. Il se relève et relance la bouteille vers la tribune. Deux joueurs Alvaro et Guendouzi viennent alors provoquer les supporters. Par des doigts d’honneur et des paroles. Des supporters descendent. Il n’y en a qu’un seul qui passe les panneaux publicitai­res mais il est pris par Todibo. Soudain, Alvaro prend un ballon et envoie un missile en tribune, alors que Benitez et Dante tentent de l’en dissuader. Là, il y a deux supporters derrière la ligne de but. Le préparateu­r physique de L’OM (Pablo Fernandez) met un KO à l’un d’eux. Il le sèche, il est encore aux urgences. Effectivem­ent, il y a débordemen­t après ça. Jf:ilyaunpoin­tànepas oublier, ce sont les doigts d’honneur d’alvaro en première période. Attention, je ne suis pas là à vouloir mettre une échelle dans la bêtise. Quand on connaît le public qu’on a en face, c’est irresponsa­ble de se mettre en face d’une tribune et de faire des doigts pendant une mitemps. Pareil pour Guendouzi qui insulte la tribune. Cela ne justifie en rien les jets de bouteilles, ni l’envahissem­ent.

L’auteur du coup de pied, certes raté, sur Payet a-t-il été identifié ?

JF : on ne sait pas. Il va devoir être identifié et sanctionné mais, au même titre, que le membre du staff de L’OM. C’est du même niveau de bêtise.

Ce n’est pas normal de voir autant de supporters sur une pelouse…

JPR : tout à fait. Ce point, je ne le conteste pas. À part sur la photo qu’on voit partout, il n’y a pas eu de violence sur des joueurs de L’OM. Au passage, Guendouzi, images à l’appui, n’a pas de traces dans le cou quand il est sur la pelouse.

Que se passe-t-il au moment de rejoindre le vestiaire ?

JPR : les supporters sont remis en tribune. Alvaro continue de faire des doigts, Sampaoli est incontrôla­ble. Et là, un membre de la sécurité de L’OM avance sur Justin (Kluivert), qui n’est pas trop costaud comparé à lui, et lui met deux coups de poing. JF : heureuseme­nt, il le prend en bout de course. Le club ne peut-il pas radier le supporter qui tente de mettre

JF : la police et les autorités vont faire leur travail.

JPR : à l’heure où on se parle, il est vraisembla­ble que la police l’ait identifié. Les événements se sont passés tels qu’on les relate : c’est la réalité des images. Et pas, comme j’ai pu l’entendre, le fait de supporters niçois qui seraient entrés sur le terrain pour frapper les joueurs marseillai­s. Ça, ce n’est pas la réalité des images. Je ne minimise surtout pas l’incident. Et quand je vais en tribune, je sais que le match va reprendre, parce que les autorités – le préfet, la DDSP – ont demandé à ce que le match reprenne. Quand je vais au-devant des supporters, c’est pour leur dire que ce qu’il vient de se passer est inadmissib­le et qu’il est hors de question qu’il se passe encore le moindre événement. Les recommanda­tions étaient alors : « Reprenez le match, c’est beaucoup moins dangereux que de l’arrêter. » C’est pour ça que j’ai dit à mon homologue marseillai­s (Pablo Longoria) :

« Ce n’est plus du football, c’est de la sécurité publique, écoutons les spécialist­es, reprenons le match. »

Vous avez fait le déroulé des images des incidents sur la pelouse, mais que s’est-il passé en tribune présidenti­elle ?

JPR : (Il souffle) C’est un peu compliqué. Ça a été agité d’un certain côté pendant tout le match et ça a commencé à déranger beaucoup de personnes autour. Après le jet de bouteille sur Payet, on a été pris à partie assez violemment. Ce n’est pas acceptable dans un stade, surtout entre dirigeants.

Quand vous dites ‘’on”, vous pensez à qui ?

JPR : à ma famille, qui était à côté de moi. En face, le président de L’OM, le directeur de la communicat­ion (Jacques Cardoze). Ils ont eu des propos plus que déplacés. Quand ça prend une mauvaise tournure et qu’un président de club se tourne vers ma femme avec des gestes très, très limite… Comme seule excuse, il m’a trouvé le fait que ma femme a posé la main sur son bras pour le calmer. Là, sincèremen­t, ce n’est pas acceptable, et c’est effectivem­ent parti un peu de travers. Il y a le sport, des attitudes et du respect à avoir. Je suis aussi fautif parce que je considérai­s que je ne pouvais pas laisser passer des choses pareilles… Donc quand je viens faire une conférence de presse en fin de soirée, je n’ai même pas vu ce qu’il s’est passé sur le terrain, à part les jets de bouteilles.

L’attitude de Sampaoli (coach de L’OM) vous a-t-elle choqué ?

JPR : ce qui me désole, c’est qu’on ne va retenir que des choses négatives.

Depuis hier, avez-vous eu Jim Ratcliffe (le patron d’ineos, le propriétai­re de L’OGC Nice) ?

JF : On l’a eu, indirectem­ent. Il a regardé le match.

Sa première réaction a d’abord été d’être interpellé par la réaction des joueurs marseillai­s.

À quelles sanctions L’OGC Nice s’attend-il désormais ?

JPR : les sanctions des instances, non seulement on les assumera, mais elles sont normales.

Avez-vous le moindre doute sur le fait que vous allez remporter ce match sur tapis vert ?

JPR : Je n’ai aucune certitude. Aujourd’hui, je ne me pose même pas la question.

JF : Il y a deux volets : un volet disciplina­ire et un volet sportif. La réalité sportive, c’est qu’il y a un match qui a été jeté, dans lequel on menait -. Il restait quinze minutes, l’arbitre, en concertati­on avec les autorités de la Ligue, a fait reprendre le match, et il y a une équipe qui a refusé de revenir sur le terrain. Sur l’issue du résultat, il n’y a pas de doute. C’est du réglementa­ire.

Un membre de la sécurité de L’OM a frappé Kluivert”

On aura des sanctions et on les assumera”

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