Nice-Matin (Cannes)

Boréon : « Beaucoup sont venus pour nous soutenir »

Le massif, locomotive touristiqu­e de la Vésubie et fortement touché par la tempête Alex, est de nouveau accessible depuis début juillet. Les touristes ont-ils été au rendez-vous ?

- ANTOINE LOUCHEZ alouchez@nicematin.fr

Finalement, les touristes ontils répondu présent ? Après une course contre la montre de plusieurs mois, la route d’accès au Boréon a pu ouvrir début juillet. L’enjeu était de rétablir l’accès au massif situé au-dessus de Saintmarti­n-vésubie, fortement touché par la tempête Alex, à temps pour la saison.

Le site, l’un des plus prisés du Mercantour, pour ses randonnées, son lac, ses infrastruc­tures, est d’ordinaire un véritable moteur pour toute cette vallée sinistrée. Alors que le mois d’août et l’été touchent à leur fin, on est allé voir vendredi si le public avait décidé de revenir au Boréon.

Moins nombreux, mais solidaires

Première impression, le lac, qui se dévoile à l’arrivée. D’ordinaire si attrayant pour les badauds, les familles et les pêcheurs, il a été très touché. Des airs de chantier, loin de la carte postale. Nathalie Kay l’a bien remarqué : « On trouve qu’il n’y a pas grand monde, c’est dommage. Normalemen­t, c’est blindé. » Avec sa famille, ils sont habitués à venir au Boréon. Ces Mandolocie­ns remontent pour la première fois depuis cinq ans. Objectif, « passer une journée à la montagne ». Mais aussi, finissent-ils par reconnaîtr­e, un peu gênés, «un peu par curiosité de voir l’ampleur des dégâts ». Et dans le même temps, ils se disent que venir, c’est contribuer à la relance du massif. Moins de gens, mais des visiteurs fidèles, solidaires : voilà le touriste dépeint à l’unanimité par les profession­nels. « La saison est bonne, on a exactement le même taux que l’an dernier pour l’hébergemen­t et le restaurant, se satisfait Sophie Barberis, directrice adjointe de la régie du Boréon. Le chemin est encore long, mais beaucoup de gens sont venus pour soutenir le parc Alpha. Ça fait chaud au coeur. »

Le parc Alpha dans sa formule réduite – il n’y a plus qu’une seule meute de cinq loups et les visites sont limitées à 30 personnes toutes les 90 minutes – tourne par exemple à plein régime. Mais la régie du Boréon n’a pas ouvert son gîte de la Miellerie, qui donne sur le lac : « On veut préserver notre clientèle », reconnaît Sophie Barberis.

Le parc Alpha, version réduite, tourne à plein

De la crainte de choquer ? De la pudeur ? Les regards semblent se détourner du lac. Mais les montagnes, elles, sont de nouveau prisées. Delphine Tieran, qui tient le restaurant l’alpage, au pied des randonnées vers le refuge de la Cougourde ou le lac de Trécolpas, tourne à plein régime, ou presque : « Pour moi, ça marche bien sourit-elle. Beaucoup d’habitués sont venus pour nous soutenir, c’est vraiment chouette. Après, on a peutêtre un peu moins de touristes. »

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(Photo A. L.) Le lac du Boréon, d’habitude très attrayant, a été fortement touché.
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(photo A.L.) Le lac était traditionn­ellement un bon spot de pêche.
 ?? (Photo A. L.) ?? Les visites du parc Alpha, désormais trente personnes encadrées par un animateur, tournent à plein régime.
(Photo A. L.) Les visites du parc Alpha, désormais trente personnes encadrées par un animateur, tournent à plein régime.

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