Vivement la première dose !
Une troisième dose pour les personnes les plus exposées à la Covid : c’est plus sûr, estime la Haute Autorité de Santé, à l’instar d’autres pays, prêts à mettre le prix, pour mieux protéger leurs populations. Les antivax trouveront sans doute que trois doses, c’est trois doses de trop. Ils profitent d’un luxe réservé aux Occidentaux : bouder le seul moyen que nous ayons de prendre le virus de vitesse. Au Brésil, les manifestants préfèrent écrire sur leurs pancartes : « Des vaccins sur nos bras, de la nourriture dans nos assiettes» . Alors que le nombre de victimes dans le monde approche les , millions (vous avez bien lu :
, millions de morts !), à % des populations les plus pauvres ont accès à l’injection. Au Nigeria, l’un des pays les plus peuplés d’afrique, moins d’un million et demi de personnes sont protégées, pour millions d’habitants. Larmes de crocodile ? Il n’est pas encore interdit de pleurer sur l’état du monde. Surtout quand on ajoute un constat implacable : l’hémisphère nord peut se blinder contre le variant Delta. Si c’est pour laisser le champ libre sur les autres continents à epsilon, thêta, iota et à toutes les autres lettres de l’alphabet grec, cette protection ne vaut rien sur le long terme. C’est le constat fait par l’organisation mondiale de la santé, dont la demande de moratoire sur la troisième dose a été rejetée par les USA début août. L’OMS est partisane de vacciner en priorité
% de la population mondiale d’ici un mois. L’administration Biden rétorque que « nous n’avons pas besoin de choisir ». Un système baptisé Covax doit permettre d’immuniser millions de personnes d’ici mi-, grâce à la générosité des grandes nations, dont la France. Trop peu, trop lent, trop dépendant de la capacité de production des laboratoires.
Pour rattraper le retard, il faudrait lever les brevets sur les vaccins, quitte à fâcher les actionnaires de Pfizer, Moderna et Astrazeneca. Ou les contraindre à arroser en urgence absolue le tiers-monde de leurs précieuses fioles. En freinant sur la troisième dose dans les pays riches. Il n’y a pas d’autre choix.
« Sur les pancartes des manifestants au Brésil : des vaccins sur nos bras, de la nourriture dans nos assiettes »