André Clapier : fin de la saga des taxis de la ville
Taxi durant presque cinquante ans, André Clapier s’est éteint à l’âge de 92 ans. Il avait pris la suite de son père Émile qui fut le premier taxi grassois dans les années 1920.
Les Grassois d’un certain âge s’en souviennent sans doute. C’était un petit bonhomme jovial très connu en ville. Né à Grasse en 1929, André Clapier, atteint de la maladie d’alzheimer depuis une vingtaine d’années, s’est éteint samedi dernier à l’âge de 92 ans. Sa dernière course après un demi-siècle à transporter dans son taxi touristes ou locaux. À bord de ses Mercedes, ses Panhard ou ses Peugeot 504 ou 404. Le sourire aux lèvres. Et le mot affable.
Pétanque entre deux courses
Arpentant dès le début des années cinquante les routes du littoral azuréen jusqu’au haut pays. Roulant jusqu’au début des années 2000, à l’aube de ses 70 ans. « Avec ses boules toujours dans le coffre pour une petite pétanque avec les copains entre deux courses », sourit Thibault, 25 ans, un de ses petits-fils. À l’époque, dans tout Grasse, seulement une poignée de taxis contre 22 aujourd’hui et sept stations. André Clapier a passé son existence dans le mas familial, route d’auribeau, où ses grands-parents avaient cultivé le jasmin et la rose. Marié à Thérèse, qui lui a donné deux filles, Muriel et Anne-marie, il était aussi « le mécanicien auto le plus réputé de la ville, souvent sollicité à droite à gauche », glisse son gendre Bernard Allais.
La conduite dans le sang
Taxi ? Plus qu’un métier, une histoire de famille. Celle de son père, Émile Clapier, pionnier en la matière, qui avait fondé avec ses deux frères, dans les années 1920, la première société de taxi de Grasse. « À l’époque, Émile a commencé avec des voitures à charbon et il formait les chauffeurs », poursuit Bernard Allais en nous montrant sa carte de visite d’époque, qui mentionne la place du Cours comme toute première station de taxi. La conduite dans le sang ! « Bien avant sa majorité, mon grand-père conduisait sans permis », confie Thibault. Les belles carrosseries dans le coeur. Mais surtout l’amour des gens. « Ce qui lui plaisait dans ce métier, c’est le côté relationnel. Il aimait danser la valse, les danses de salon, avoir du monde à table...» Avec sa disparition se termine la saga des taxis Clapier et un pan de l’histoire des transports à Grasse...
Obsèques vendredi
Ses obsèques seront célébrées ce vendredi à 10 h avec une cérémonie religieuse en l’église Notredame des Chênes à Saintjacques, avant l’inhumation au cimetière de Grasse. Nicematin adresse à sa famille et ses proches toutes ses sincères condoléances.