Nice-Matin (Cannes)

Les  infos à retenir sur la mouche orientale des fruits

Cinq insectes adultes de cette espèce invasive, originaire d’asie du sud-est, ont été piégés à Hyères dans le Var le réseau de détection. C’est une première dans la région Paca.

- P.-H. C.

 La mouche orientale, qui est-elle ?

Elle s’appelle bactrocera dorsalis mais est plus connue sous le nom de mouche orientale des fruits. Ressemblan­t plus à une petite guêpe qu’à une mouche, elle fait partie d’une vaste famille regroupant plus de 500 espèces de mouches. Originaire du sud-est asiatique, l’insecte est en train d’étendre son territoire. Mesurant environ 7 à 8 mm de long, pouvant présenter différente­s bandes transversa­les ou des taches sur l’abdomen, elle possède une seule paire d’ailes.

Si vous avez de très bons yeux, vous pourrez repérer deux petites taches noires sur sa face.

Depuis le début des années 2000, elle fait le buzz en bourdonnan­t vers l’ouest de son territoire d’origine. Aujourd’hui, elle se repère dans presque toute l’afrique et semble avoir en tête de coloniser l’europe et en particulie­r à son front sud.

Selon les spécialist­es, elle « voyage » principale­ment via des larves qui se développen­t dans des fruits importés. Dans l’hexagone, des individus ont déjà été repérés en 2019 en Île-defrance et en Occitanie.

L’île de la Réunion est par ailleurs infestée depuis 2017. Elle a aussi réussi à s’installer en Italie depuis 2018.

 Pourquoi pose-t-elle problème ?

Dotée d’un goût manifeste pour la diversité, la mouche orientale des fruits est capable de s’attaquer à pas moins de 400 espèces de plantes, assurent les spécialist­es. Elle pond aussi bien dans les mangues et bananes que dans les pêches, figues, oranges, tomates ou melon. À la clé, le pourrissem­ent complet du fruit, dévoré de l’intérieur par les larves. L’installati­on de l’insecte sur le territoire pourrait avoir des conséquenc­es catastroph­iques sur les cultures de fruits et légumes.

 Que font les autorités pour l’arrêter ?

Selon les informatio­ns communiqué­es par la Direction régionale de l’alimentati­on, de l’agricultur­e et de la forêt (Draff), l’envahisseu­se a déjà été arrêté à de nombreuses reprises lors de contrôles aux frontières de marchandis­es. Entre 2013 et 2018, elle a été intercepté­e plus de 200 fois en France, à l’import, sur des fruits et légumes, provenant de 17 pays précisent les spécialist­es. Depuis 2019, la Draff a tissé un réseau de piégeage afin de détecter au plus tôt l’arrivée des insectes sur les territoire­s.

C’est dans ce cadre que 5 individus viennent d’être intercepté­s à Hyères (une première dans la région).

 Comment lui faire barrage ?

Les autorités profitent de la capture pour rappeler les « gestes barrières » à appliquer pour tenter d’empêcher la mouche des fruits de s’installer. Elles invitent les particulie­rs à ne pas laisser pourrir les fruits sur les arbres ou au sol de façon à empêcher le déroulemen­t du cycle de l’asticot. Il faut au contraire les mettre dans des sacs-poubelles fermés pendant 15 jours avant compostage.

Les agriculteu­rs doivent aussi tenter de détruire les récoltes tombées au sol et mettre en place si possible des filets anti-insectes.

Les profession­nels du commerce des fruits et légumes frais sont aussi concernés. Il leur est en particulie­r recommandé d’installer des pièges à insectes mais également de ne pas composter les déchets et invendus de fruits et légumes, en particulie­r exotiques.

 Que faut-il faire si on la repère ?

En cas de suspicion il faut prendre contact via internet avec le Service régional de l’alimentati­on de la Draff (https://draaf.paca.agricultur­e.gouv.fr/) ou avec la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles en Paca (https://fredon.fr/paca/).

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(DR) Originaire d’asie, la bactrocera dorsalis tente de coloniser l’europe.

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