Un violent orage met Pignans sous les eaux
De mémoire d’homme, c’est du jamais vu. Et pas n’importe quel homme : Gilles Allione, président des Comités communaux feux de forêt du Var, est né à Pignans. Alors il sait de quoi il parle. En l’occurrence, de l’orage exceptionnel par sa violence qui s’est déchaîné dans le ciel du village varois, hier vers 14 h 30, sans faire de victime heureusement. « Il est resté statique au-dessus des toits pendant 1 h 30 », précise l’expert des sapeurs-pompiers Yohan Laurito, qui tient aussi la page Facebook Météo varoise. En moins de deux heures, 155 millimètres d’eau sont tombés. « Un gros orage d’été, c’est environ 60 mm », ajoute le capitaine Olivier Pecot.
« On a tout perdu »
Le phénomène a été aggravé par la grêle, elle aussi abondante, qui a bouché de nombreuses conduites d’évacuations d’eau. Des conduites déjà suralimentées par le ruissellement des eaux venu des collines qui surplombent le village. Bref : toutes les conditions étaient réunies pour provoquer l’inondation. Et c’est bien ce qui s’est produit.
« On a eu presque 1 m 50 d’eau dans le garage », soupire Philippe, devant son habitation de la rue les Maisons neuves. Là, de nombreux camions de pompiers sont à l’oeuvre pour pomper l’eau dans les rez-de-chaussée. « J’ai tout perdu, poursuit le Pignantais. Deux voitures, un tracteur, mon matériel pour travailler… » Tandis que s’amassent devant sa porte les affaires personnelles détruites par la catastrophe, il raconte : « D’habitude, l’orage passe. Là, il est resté au-dessus de nous. Je n’ai jamais vu ça. » Même sentiment pour beaucoup d’habitants qui s’évertuaient à écoper, aidés par les secours venus des casernes alentour. «Ily a eu jusqu’à 135 pompiers, précise le capitaine Pecot. En hélicoptère, un plongeur se tenait prêt pour intervenir. Ça n’a pas été nécessaire. » Pareil pour l’équipe de sauveteurs venus par la route : «Les canots sont restés sur les remorques. » L’action des pompiers n’a toutefois pas été de tout repos. « À notre arrivée, nous avons mis en sécurité une dizaine d’automobilistes piégés dans leurs voitures, elles-mêmes prises par la montée des eaux, sur la départementale qui traverse le village. »
Une douzaine de riverains ont également été mis en sécurité dans une salle municipale, à l’image d’hadzira et ses 6 enfants. «On ne sait pas où on va dormir ce soir.
On a tout perdu. » Si le soutien des autorités (le préfet, le président du Sdis, les élus municipaux…) n’a pas failli, c’est souvent dans les yeux des proches ou des voisins que les victimes ont trouvé le réconfort. Et dans la soirée, le soleil refaisait surface à travers les nuages. L’orage est passé, mais les plaies restent à panser.