L’exploit ou la Ligue Europa
Battue à l’aller (0-1), L’ASM doit renverser le Shakhtar Donetsk ce soir à Kharkiv pour accéder à la phase de poules de la plus prestigieuse compétition européenne. Sinon, elle jouera la C3.
L’ASM aurait très certainement préféré aborder ce rendez-vous avec le plein de confiance, et non pas ces questions et ces doutes qui la tourmentent actuellement.
À la peine en championnat (1 point pris sur 9 possibles), méconnaissables dans le jeu et dans leurs attitudes, les hommes de Niko Kovac traversent des turbulences que la stabilité de leur effectif ne laissait pas présager. La gifle reçue contre Lens samedi (02) a généré « beaucoup de frustration et de déception », de l’aveu de Djibril Sidibé, un cadre qui a connu sur le Rocher des tempêtes autrement plus importantes.
« On ne triche pas »
« Notre début de saison n’est pas top mais ce n’est pas le pire non plus. Nous sommes conscients qu’il faut rapidement rectifier le tir. On ne triche pas » a assuré le défenseur devant la presse. Samedi soir, marqué par la défaite, Niko Kovac avait demandé à ses hommes de revenir aux fondamentaux, c’est-à-dire « les attitudes, la passion, croire en ce qu’on fait et combattre les uns pour les autres. »
Des vertus invisibles en Ligue 1 cette saison mais qui par magie réapparaissent lorsque les matchs deviennent européens. « Notre vrai visage est celui que nous avons montré lors de la double confrontation contre le
Sparta Prague (deux victoires 0-2 et 3-1) et pendant 70 minutes à l’aller contre le Shakhtar. Ce sera une bataille. Il faudra combattre dès la première minute. Les joueurs comme moi, nous n’abandonnerons pas notre rêve », a répété plusieurs fois Kovac, qui sait son équipe condamnée à un
exploit majuscule après sa défaite 1-0 au stade Louis-ii. Puisque les buts à l’extérieur ne comptent plus double, il faudra s’imposer par au moins un but d’écart pour accrocher la prolongation, et au minimum deux pour accéder à cette phase de poules de la Ligue des Champions, que L’ASM n’a plus disputée depuis trois ans.
Le droit d’y croire
La marche est haute, mais elle n’est pas hors d’atteinte non plus dans ce stade Métalist de Kharkiv, situé au nord-est de l’ukraine, à moins de 30 kilomètres de la frontière russe et qui accueille ponctuellement les matchs du Shakhtar Donetsk depuis que la guerre du Donbass a éclaté en 2014. Les Mineurs n’ont plus d’antre mais une vraie identité de jeu, un entraîneur inspiré (Roberto De Zerbi), des joueurs de talent et une régularité impressionnante sur la scène européenne. Comme à l’aller, Monaco ne part pas favori mais il a le droit d’y croire. Après tout, cela ne serait pas le premier exploit européen d’un club qui vit pour ce genre de moments.