Nice-Matin (Cannes)

Sur quelle plage vaut-il mieux se baigner au final ?

Avec trois mois de prélèvemen­ts en cette saison 2021, il est désormais possible de classer les zones de baignade avec un certain recul. Plongée dans la qualité des eaux de chaque secteur.

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr Pour trouver les données précitées, rendez-vous sur le site baignades.sante.gouv.fr

Nerf de la guerre. Dès qu’il s’agit de label, de classement, de petit drapeau qui flotte : les villes adorent. Et pour cause, ces formes de reconnaiss­ance leur permettent de valoriser leur identité sur la planète tourisme. Un enjeu clé qui passe évidemment par la qualité des eaux de baignade.

Si la commune d’antibes réalise elle-même des prélèvemen­ts au quotidien sur son littoral (pour un coût allant de dix à quinze euros par test, avec un résultat sous 18 heures) durant la saison estivale, c’est l’agence régionale de santé qui est à la barre. Ce sont bel et bien ses échantillo­ns qui font foi lorsqu’il s’agit de passer au crible toutes les zones de baignade.

Et au delà d’attribuer des étoiles et un adjectif qualificat­if, l’entité placée sous la coupe du ministère de la Santé détient un grand pouvoir : celui de demander l’interdicti­on de baignade. Lorsqu’une plage est classée cinq ans d’affilée en qualité dite « insuffisan­te », elle peut être privée de tout public l’été suivant. Un sacré coup de massue pour l’expérience des visiteurs...

Surtout qu’il s’agit d’une moyenne effectuée sur plusieurs années. Lorsqu’une plage est « bonne », cela ne signifie pas qu’elle est hors de tout danger. A contrario, des sites classés comme « insuffisan­t » peuvent afficher de bons résultats tout au long de la saison.

Insuffisan­t

Dans le viseur : la Gravette. En 2017, 2018, 2019 et 2020 elle est demeurée dans le rouge. Classée « insuffisan­te », il lui faut donc relever le niveau pour éviter de la voir bardée de barrières en 2022... Une problémati­que notamment attribuée à son emplacemen­t. Encadrée par deux digues, cette zone peut profonde est très fréquentée. Ajoutez à cela l’exutoire de la Tortue - qui se déverse en dehors de la baignade mais peut influer sur les résultats selon les courants -, une certaine proximité avec un secteur portuaire, des infrastruc­tures vétustes pour certaines et vous obtenez un cocktail pouvant gréver les échantillo­ns. Poursuivan­t un travail de refonte, la Ville peut se réjouir des trois mois de prélèvemen­ts réalisés par les services de l’etat : tous, sans exception, ont donné des résultats « bon » ou « moyen ». Des « efforts » et investisse­ments qui ont également permis d’éviter toute fermeture durant cet été. Alors qu’à chaque saison, il était on ne peut plus courant de voir la Gravette fermée durant plusieurs heures pour cause de taux d’escherichi­a coli dépassant la norme.

Dans la même catégorie, on retrouve le site de rêve par excellence : la plage des Ondes. Là aussi pas de surprise puisqu’en 2019 et 2020 elle était déjà dans le rouge. Pourtant, en 2017 son niveau était jugé « bon ». Une chute qui là aussi détient une explicatio­n à plusieurs facettes. A commencer par la pression du nautisme, de plus en plus forte au gré des années dans le Golfe Juan. Certes, si une grande majorité des plaisancie­rs respectent la législatio­n en vigueur en ne déversant pas leurs eaux usées dans la Méditerran­ée, il n’en suffit que de quelques uns pour faire du mal à l’environnem­ent... Oui, il n’y a pas de secret, la pollution provient des Hommes. Qu’elle vienne de la mer ou de la terre. Connu pour ses branchemen­ts confus, voire antédiluvi­ens, le Cap d’antibes pose clairement les bases d’un cas d’école. Si, sur le papier, des mises en demeure peuvent être émises par le maire de la commune demandant aux propriétai­res des terrains et villas d’effectuer les travaux des réseaux les desservant, la réalité montre des obstacles. La municipali­té argue ainsi la difficulté à mener le travail de recherche et de contacter les intéressés. Eh oui, il y a davantage de résidents secondaire­s que d’habitants à l’année dans ce quartier si prisé...

Suffisant

Au total, huit plages du littoral antibois occupent la catégorie « suffisant ». En clair : c’est clairement peut mieux faire. On y trouve Pont Dulys, Promenade du Soleil, Square Gould, Port Gallice, Plage du Croûton, Cap d’antibes, Garoupe Ouest et le Ponteil. Concernant ce dernier, il ne faut pas faire abstractio­n d’une particular­ité : en 2018, une canalisati­on obstruée a provoqué une inondation dans le secteur. Un incident qui a impacté le réseau d’eau pluviale puisqu’une installati­on temporaire a dû être installée le temps de laisser à la justice de la marge pour se prononcer. Ainsi, le Ponteil a même vire à « insuffisan­t » en 2019 avec des eaux qui se déversaien­t directemen­t dans la zone de baignade contre le poste de secours. Mais cette année, pas de panique : aucun des prélèvemen­ts réalisés sur ces lieux précités ne s’est révélé être « mauvais ».

Bon

Du vert et deux étoiles. Voici comment l’etat illustre le critère « bon ». Pour cet été, on y retrouve la plage dite à la limite de la commune ouest, Antibes-les-pins est, la Grande plage de Juan-les-pins, le Ponton Courbet, la Garoupe est et La Salis. Comme dit plus tôt, il est possible de trouver un échantillo­n « mauvais » dans cette liste. Preuve en est avec la Garoupe est qui, le 13 juillet a montré un taux élevé de E. coli. Une informatio­n à prendre avec des pincettes puisque le même jour, Garoupe ouest, présentait une eau de très bonne qualité. En la matière, le timing compte. Tout comme le courant, les vents, exutoires et... événements perturbate­urs. Mais, rassurez-vous, si vous vous êtes baignés dans cette zone ce jour-là, il n’y a pas de quoi craindre pour votre santé. Sauf si vous adorez boire huit litres d’eau de mer quand vous nagez. Mais ça c’est un autre problème.

Excellent

Ces plages ? On les connaît pour leur excellence. Et ça ne bouge pas. Cette année encore, Antibesles-pins ouest fait carton plein. Tout comme les plages situées le long de la RD 6098 entre le Fort Carré et La Siesta. Idem sur le territoire villeunevo­is. Si vous voulez être assuré au plus haut point de piquer une tête dans une eau « renouvelée », ce sera sur ces sites qu’il faudra le faire.

 ?? (Photo archives C. D.) ?? Comme toujours, au jeu de la qualité d’eau de baignade, la Gravette ne se distingue pas par son excellence. Pourtant les résultats de cette saison oscillent entre « bon » et « moyen » : pas de quoi s’alarmer donc...
(Photo archives C. D.) Comme toujours, au jeu de la qualité d’eau de baignade, la Gravette ne se distingue pas par son excellence. Pourtant les résultats de cette saison oscillent entre « bon » et « moyen » : pas de quoi s’alarmer donc...

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