Nice-Matin (Cannes)

Restrictio­ns sur les dépôts

Le Syndicat mixte d’éliminatio­n des déchets (Smed) a pris de nouvelles mesures cet été. Parmi elles, la réévaluati­on des dépôts, qui passe de 3 à 1,5 tonne par an et par foyer, ne plaît pas à tout le monde.

- MAXIME ROVELLO mrovello@nicematin.fr

Particulie­rs, vous ne pourrez plus déposer autant de déchets qu’avant au sein des déchetteri­es. Depuis le 1er juillet, les nouvelles mesures prises par le Smed montrent une adaptation du seuil de gratuité concernant le dépôt des déchets.

De 3 tonnes, il passe à 1,5 par an et par foyer. Une baisse anormale ? Si certains s’insurgent de cette décision, cette dernière repose sur un ajustement du service public basé sur une moyenne des déchets déposés.

Ainsi, il ressort que la moyenne d’usage est de 800 kg sur le périmètre du Smed (1). « Trois tonnes, c’était surdimensi­onné », affirme Fabienne Fréga, directrice du syndicat mixte.

« Beaucoup de collectivi­tés sont autour de 1 tonne. Il y aura très peu d’impact pour les usagers. J’ai eu une personne au téléphone qui a appelé pour se plaindre de la baisse du tonnage. Après vérificati­on, nous avons vu qu’elle déposait environ 400 kg de déchet par an. Même avec le nouveau tonnage, ça ne changera rien pour elle et c’est le cas pour beaucoup d’autres personnes. » Tout dépassemen­t de la limite sera facturé 25 euros la tonne.

Mieux gérer l’utilisatio­n des profession­nels

Si cela ne change rien, pourquoi modifier le tonnage ?

« Nous savons très bien ce qu’il se passe, reprend Fabienne Fréga. Des profession­nels utilisent des cartes de particulie­r pour se rendre en déchetteri­e. Résultat, nous avons des gens qui se retrouvent avec une grosse facture alors qu’ils ne se sont pas rendus en déchetteri­e. Cette mesure sur le tonnage va nous permettre d’avoir un meilleur contrôle, notamment en requalifia­nt les comptes. Bien que nous ayons des services pour les pros, nous travaillon­s surtout pour les particulie­rs. Ils sont responsabl­es de leur carte et ils doivent payer réellement ce qu’ils consomment. » Pour rappel, les profession­nels paient dès le premier kilo déposé. Parlons finance justement. Les “plaignants” critiquent la non-diminution des taxes du fait de la division du tonnage.

« C’est une taxe forfaitair­e, explique Fabienne Fréga. Elle couvre la collecte des ordures ménagères, des emballages, des encombrant­s, le traitement… La baisse du tonnage ne va pas entraîner une diminution du service. La taxe d’enlèvement des ordures ménagère finance l’ensemble des services collecte et traitement des déchets. Ce dernier est encore très important. Nos coûts sont bien supérieurs à ce que nous faisons payer à l’usager et c’est normal car nous sommes un service public. »

C’est une histoire de civisme

La directrice du Smed juge même les réactions suscitées par ces nouvelles mesures comme « saines ».

« Cela montre que les gens s’intéressen­t de plus en plus à la thématique des déchets. Ces nouvelles mesures vont peut-être aussi pousser les gens à mieux trier. En revanche, j’ai pu lire que certaines personnes craignent que cela entraîne une augmentati­on des dépôts sauvages. Je n’y crois pas, ce n’est pas un argument recevable. C’est une histoire de civisme et d’état d’esprit. Ceux qui jettent dans la rue continuero­nt de le faire demain, de la même manière que ceux qui vont en déchetteri­e ne changeront pas leurs habitudes, quand bien même la diminution du tonnage. » 1- Ce périmètre comprend la commune de Cannes ainsi que l’ensemble des communes de la communauté d’agglomérat­ion du Pays de Grasse (à l’exception de Mouans-sartoux) et de la communauté de communes des Alpes d’azur.

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(Illustrati­on DR) Dans les déchetteri­es du Smed, il y a  flux de revalorisa­tion des déchets.

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