L’ex-président d’un comité de quartier niçois devant la justice
Serge Amato est accusé par des membres du « grand quartier » de détournement de fonds, ce qu’il conteste. La présidente du tribunal a renvoyé hier le procès en octobre pour que le comité puisse être représenté.
Serge Amato, 78 ans, qui devait comparaître hier pour abus de confiance, sera jugé en définitive le 5 octobre. Le comité des quartiers République, Riquier, Barla, Risso et Pauliani, surnommé « le grand quartier », n’était pas représenté au tribunal correctionnel. Un problème de taille soulevé par Me Mireille Damiano, avocate de deux anciens administrateurs du comité, euxmêmes parties civiles.
Le procureur Ludovic Manteufel, qui a au passage critiqué Serge Amato, « pour s’être servi allègrement de l’argent du comité », a estimé qu’il était indispensable que le comité puisse défendre ses intérêts.
En garde à vue en avril
La présidente Marion Menot a préféré renvoyer le procès, laissant le temps au comité qui se plaint d’avoir été floué de réélire un président ou d’être représenté par un administrateur ad hoc.
Le 21 avril dernier, le procureur de la République avait demandé de placer le président du comité de quartier en garde à vue. Cette personnalité niçoise refusait de quitter la présidence du comité de quartier, il l’avait alors déféré. Libre sous contrôle judiciaire, Serge Amato avait comme obligations de s’abstenir de tout contact avec les membres du comité de quartier, de s’abstenir de toute action au sein d’une association.
«Ilsefait un sang d’encre »
Il avait également versé une caution de 1 000 euros. Neuf administrateurs démissionnaires reprochent à Serge Amato d’avoir détourné la somme de 13 990 euros, ce qu’il conteste vigoureusement. Me Mathurin Lauze, en défense, annonce d’ores et déjà qu’il plaidera la relaxe de son client, demandant la levée du contrôle judiciaire. Ce que le tribunal a refusé. Serge Amato conteste les sommes retenues par le parquet. « Selon nos calculs, il ne manque que 390 euros, a développé Me Lauze. Mon client est d’ailleurs venu avec un chèque libellé au nom du comité de quartier. Il se fait un sang d’encre depuis avril, ne peut-on pas envisager de débattre de cette affaire au fond avec un renvoi sur intérêt civil ? » La présidente Marion Menot a observé que deux versions s’opposaient : «Le prévenu dit avoir agi avec l’accord de l’association, ce que dément le conseil d’administration. »
La trésorière, ne pouvant plus accéder aux comptes, de peur d’avoir sa responsabilité engagée, avait alors alerté la justice avec deux autres personnes.