Onze mois après, le lac de Breil bientôt remis en eau
À Breil, le coeur du village, comme si de rien n’était. Ou presque. Et la vie paisible qui a repris son long fleuve tranquille après la furie et le chaos, il y a onze mois presque tout juste. Quartier de l’isola, quelques maisons resteront vides, malgré les travaux d’enrochement des berges qui viennent de se terminer. Les habitants ont été indemnisés par le fonds Barnier, « sur la base des dernières ventes sur le secteur », explique Sébastien Olharan au président du conseil départemental.
« Sur Breil, nous n’avons eu aucun problème particulier avec les propriétaires », témoigne encore le maire de la commune. Ces travaux sur les berges de la Roya, effectués par le Smiage, sont le premier chantier définitif livré dans la vallée, selon le directeur du syndicat mixte pour les Inondations, l’aménagement et la Gestion de l’eau, Cyril Marro. « 8 500 m3 de blocs rocheux ont été amenés ici », détaille-t-il, en montrant les berges, tanké sur le pont Charabot. Un pont entièrement réhabilité. « Avec de l’éclairage et des trottoirs plus larges », se félicite Sébastien Olharan. Qui annonce : « On va pouvoir rapidement remettre en eau le lac. » Peut-être dans la semaine. Avec une grande fête à la clé, annoncet-il. Le lac de Breil, pilier « de l’attractivité touristique de la commune » et de la vallée, mais aussi tout un symbole pour les habitants, (« la remise en eau, c’est le retour à la vie »). « Un enjeu de territoire », ajoute le boss du Département.
Plaidoyer pour le train
Et les inaugurations vont se succéder dans les semaines et les mois qui viennent. À commencer par le pont de Perthus, qui sera rendu aux habitants le 20 septembre. « Cela permettra une oxygénation par le bas de la vallée », a fait valoir Charles Ange Ginésy. Les ponts du Caïros et d’ambo devraient être livrés, quant à eux, à la mi-2022.
« Il y a une belle solidarité sur ce territoire, la solidarité locale, départementale, régionale et des services de l’état. Certes la reconstruction s’est faite dans la douleur et l’inquiétude, mais aussi dans l’optimisme », a souri le président du Département des Alpesmaritimes. Subsistent de sérieuses craintes énoncées par le maire de Tende, Jean-pierre Vassallo. Comme au sujet de Castérino « qui n’a pas eu de saison estivale et qui n’aura pas de saison hivernale », se désole-t-il. Mais aussi sur les travaux du tunnel du col de Tende, suspendus, une fois de plus, après la tempête Alex, ils ont certes repris mais ne vont pas assez vite pour le maire de la commune. Le tunnel du col de Tende, « notre sortie vers le nord ! Dix ans que les travaux ont commencé, il ne reste qu’1,4 km à percer… mais ils percent 4 mètres par jour, cela fait plus de 300 jours encore ». Et de pester : « Malheureusement la gestion et la réalisation ont été confiées à l’italie et c’est calamiteux ». Un plaidoyer pour le train également. Indispensable cet hiver lorsque la route des 50 lacets ne sera plus praticable : « Il nous faudra des trains Tende-nice qui soient utilisables », gifle-t-il. Et pas seulement à des horaires improbables pour les travailleurs…