Vengeance à Cigalusa : la procédure annulée hier
Cinq jeunes, âgés de 19 à 20 ans, comparaissaient, hier soir, devant le tribunal après une expédition punitive à la suite d’une agression rue Barla à Le parquet a dix jours pour interjeter appel.
Pourquoi une trentaine de jeunes, certains armés de matraques, de bâtons, de Taser, de bombes lacrymogènes… déambulaient près de la place des Cigalusa à Nice le dimanche 14 mars, en plein couvre-feu ? La police a toujours pensé qu’il s’agissait d’une expédition punitive alors que Paulo (1), un adolescent de 16 ans, parti à la recherche d’un scooter volé, avait été poignardé et laissé pour mort trois jours auparavant, rue Barla.
On ne connaîtra sans doute jamais la motivation réelle des cinq jeunes interpellés ce jour-là et qui comparaissaient, hier soir, pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de destruction. » Ils ont toujours contesté être venus en découdre. Et comme ils ont été arrêtés à titre préventif…
Pas de profil de voyous
Les cinq qui sont alignés devant le tribunal n’ont pas vraiment le profil de voyous de haut vol. Ce sont des jeunes, apprenti boucher, apprenti vendeur ou miroitier. Avant même l’examen de l’affaire, Théo, en tenue de footballeur, se fait sermonner par le président Alain Chemama. « Ce n’est pas une façon de se présenter devant le tribunal ». Adam, lui, se fait rabrouer pour avoir oublié de pointer au commissariat alors même que son contrôle judiciaire avait été allégé. Les débats commençaient mal pour ces jeunes prévenus, ils se sont mieux terminés. Le tribunal a entendu les arguments de Mes Dini, Pyne, Liger, Brie et Fortabat et annulé l’ensemble de la procédure. Les poursuites sont donc abandonnées contre les cinq jeunes âgés de 19 à 20 ans.
Seize gardes à vue simultanées
« Mon client a été placé en garde à vue à 15 h 40 et ses droits lui ont été notifiés trois heures plus tard. Je vous demanderai d’annuler la garde à vue et l’ensemble de la procédure », a plaidé d’emblée Me Pierre Dini. Un argument repris par ses confrères. La procureure Marieeve Parant a rappelé que les policiers avaient eu à gérer 16 gardes à vue en même temps [dont de nombreux mineurs, ndlr], ce qui pouvait expliquer ce retard. Le parquet a dix jours pour faire appel.