Nice-Matin (Cannes)

« Marseille a besoin de vous ! »

En visite trois jours à Marseille, Macron a hier été accueilli par le maire, puis a rendu visite aux habitants de la cité Bassens, avant de se rendre dans un commissari­at.

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Accompagné de pas moins de sept ministres, à huit mois de la présidenti­elle, le chef de l’état a d’abord été accueilli par le maire socialiste de la cité phocéenne, Benoît Payan, à l’hôtel de ville pavoisé aux couleurs françaises, européenne­s et marseillai­ses (bleu et blanc), mais aussi au son des « Macron démission » lancés par quelques manifestan­ts.

Attentes « colossales et légitimes »

« Les attentes sont colossales et légitimes », a insisté Benoît Payan.

Présent parmi la vingtaine d’élus locaux invités, avec notamment la présidente de la métropole Martine Vassal, le député insoumis des Bouches-du-rhône, Jean-luc Mélenchon, a lui dénoncé le « côté monarchiqu­e absolument insupporta­ble » de cette visite « qui équivaut à une lettre au père Noël ».

L’accueil a été beaucoup plus chaleureux plus tard dans l’après-midi, à la cité Bassens, où le président a osé un vrai bain de foule, à la rencontre des habitants de ces quartiers nord de la ville, gangrenés par la violence et les trafics de stupéfiant­s. « Marseille besoin de vous ! », a ainsi lancé Bilal, éboueur de 32 ans, à Emmanuel Macron.

a« La réponse est aussi sécuritair­e »

« Tant qu’on ne combattra pas cette misère, on n’éradiquera pas ces trafics de drogue », a insisté Amine, 17 ans, frère de Brahim, mort fin décembre dans un règlement de comptes, en référence aux nombreuses plaies de ces quartiers déshérités, entre écoles vétustes, habitat insalubre et manque d’emplois. « C’est du logement, de la considérat­ion, et c’est des emplois » qu’il faudra pour aider ces quartiers à redresser la tête, a répondu le président de la République, lors d’un court pointpress­e improvisé au milieu de la cohue : « Mais je ne veux pas ici faire de fausses promesses », a-t-il insisté, en précisant que « la réponse est aussi sécuritair­e » et qu’il faut «démanteler les réseaux ».

Il faut « mettre plus de moyens », a-t-il convenu, « mais je suis un entêté, un déterminé, et la réponse elle passe par la formation, l’éducation », même s’il faut sans doute aussi « faire sortir quelques familles et les aider à éduquer leurs enfants ».

« Mais beaucoup de choses qu’on va lancer n’auront pas de résultats tout de suite, je suis lucide. (...) On va faire le maximum mais je ne peux pas vous dire qu’on réussira », a-t-il insisté.

« Bien sûr que ça suscite de l’espoir. Après il ne faut pas que ce soit un oneshot », a réagi à Bassens le maire de Marseille, concédant que « tout ne sera pas fait en six mois, pas en un an ».

Un commissari­at des quartiers nord

Environ deux heures après son arrivée à Bassens, Emmanuel Macron s’est rendu dans un commissari­at des quartiers nord. « On ne lâchera rien » dans la lutte contre le trafic de drogue, a-t-il promis devant les policiers.

« On a des résultats croissants, on va continuer et aller au bout, en créant l’irréversib­ilité de la fermeture des points de deal », a-t-il affirmé, en annonçant l’accélérati­on de l’arrivée de 200 policiers supplément­aires d’ici à la fin 2022 et des financemen­ts pour 500 caméras vidéo. Le point fort de cette visite de trois jours sera la présentati­on du plan « Marseille en grand », prévue cet après-midi.

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