Pour la CFDT, une concertation sur les retraites « n’a pas lieu d’être »
Jean Castex reçoit jusqu’à demain les partenaires sociaux, laissant dans le flou les intentions de l’exécutif, notamment en matière de retraites.
Une concertation sur les retraites « n’a pas lieu d’être », alors qu’il « n’y a pas de voie de passage pour une quelconque réforme d’ici 2022 », a affirmé hier le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.
« Toute concertation qui s’opérerait serait un peu lunaire (...), on ne va pas se mettre à discuter avec un gouvernement pour nourrir le programme d’un candidat. Ça n’a pas de sens », a déclaré M. Berger à l’issue d’une rencontre à Matignon avec le Premier ministre Jean Castex, qui reçoit tour à tour les partenaires sociaux jusqu’à demain.
Réforme de l’assurance chômage
Le président de la République avait réaffirmé le 12 juillet sa volonté d’engager la réforme « dès que les conditions sanitaires seraient réunies », demandant au gouvernement de « travailler avec les partenaires sociaux sur ce sujet à la rentrée ».
Mais les syndicats et le Medef estiment unanimement – quelles que soient par ailleurs leurs divergences de fond sur le sujet – qu’une telle réforme ne peut être mise en oeuvre avant 2022.
M. Berger a également rappelé au Premier ministre l’opposition de la CFDT à la réforme de l’assurance chômage, qui doit entrer en vigueur le 1er octobre, prévenant que le premier syndicat de France serait « un portevoix virulent » contre la réforme.
Il a réaffirmé le souhait de la CFDT que soit mise en place une « allocation » pour les jeunes, et la nécessité de mieux traiter la situation des chômeurs de longue durée. S’agissant de l’augmentation des salaires, la CFDT souhaite que le gouvernement fasse « pression sur les branches patronales quand elles ont bénéficié d’aides ».
Le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, qui était reçu après M. Berger, a lui aussi dit au Premier ministre son refus d’entrer dans une concertation sur les retraites.
« Pas le moment »
« Ça n’est franchement plus le moment, on a bien compris que ce sujet va venir dans le débat de l’élection présidentielle. Ce n’est pas maintenant que je vais rentrer dans une discussion qui conduirait à cautionner un recul de l’âge de la retraite », a-t-il dit à la presse. Augmenter les salaires M. Veyrier a par ailleurs invité l’état à être proactif sur la question des salaires, en augmentant le Smic et le point d’indice des fonctionnaires. « Il y a matière à ce que le gouvernement mette en rapport les paroles et les actes », a-t-il dit, alors que Bruno le Maire avait invité la semaine dernière à « se reposer la question » d’une amélioration des rémunérations.