UNE VILLA QUI GÊNE
Le sentier du littoral en partie obstrué Les propriétaires mis en demeure par l’état
C’est une villa toute blanche qu’on croirait posée sur la mer, entre la pointe du Graillon et le port abri de l’olivette. L’une de ces demeures somptueuses qui ponctuent le littoral du cap d’antibes. Les pieds dans l’eau. La villa L’occident est ancrée là depuis 1947. Elle a été construite pour Marguerite Allard par l’architecte niçois Raymond Cotto.
Cette demeure, rachetée depuis à plusieurs reprises, figure parmi les villas d’intérêt patrimonial au plan local d’urbanisme (PLU). Mais ni son ancienneté et ni sa valeur architecturale ne dispensent ses propriétaires actuels de respecter le libre accès en bord de mer, sur le sentier du littoral qui passe juste au bas de la villa. Or, ce n’est pas le cas. Ou plutôt ce n’est plus le cas. Des promeneurs en ont fait l’amère expérience, récemment. Leur progression a été stoppée nette par un vilain grillage en acier.
Droit d’occupation du DPM, contre travaux
Pourtant, en 2015, à la demande de la DDTM (Direction départementale des Territoires et de la Mer) qui a entamé une reconquête du littoral, les propriétaires avaient accepté de faire aménager à leurs frais le passage public.
Pas le choix en fait, puisque la villa occupe 764 m2 domaine public maritime (DPM) et bénéficie pour cela d’une autorisation d’occupation temporaire (AOT) qui doit être régulièrement renouvelée. En 2015, l’état a conditionné ce renouvellement à des travaux. Idem pour la villa voisine Balaou, de taille plus modeste, mais elle aussi installée sur le DPM.
À la suite d’une autorisation ministérielle, car le site est classé, les propriétaires de L’occident ont financé l’ouverture du sentier, un cheminement piéton au ras de l’eau, pour un montant de 600 000 euros. Côté Ville, on précise que « les services municipaux, n’étant pas maître d’ouvrage, n’ont pas assuré l’organisation et le suivi les travaux. L’avis de la commune a été sollicité lors d’une séance de la Commission des Sites. Toutefois, au titre des pouvoirs de police du maire, nous avons sécurisé et réglementé l’accès, toujours avec la participation et la bonne adhésion des propriétaires. »
Inspection diligentée et constat
Ces derniers ont donc bénéficié d’une nouvelle AOT pour 717 m² de DPM, délivrée par l’état en 2019. D’une durée de huit ans, elle est soumise à une redevance d’occupation du DPM. Mais, cet été, le vilain grillage a fait surface. Ce qu’ont constaté les services de la DDTM qui se sont rendus sur place pour procéder à une inspection. « Ils ont effectivement constaté une entrave au passage. Cette entrave n’étant pas le fait de la commune, le propriétaire de la villa l’occident va donc faire l’objet d’une mise en demeure de libérer le passage, conformément à son autorisation d’occupation du domaine public », précise la préfecture.