Nice-Matin (Cannes)

Sophia : l’état confirme la perte d’agrément pour l’école d’ostéo

Bien que le tribunal administra­tif ait donné raison à l’école d’ostéopathi­e Atman à Valbonne, le ministère des Solidarité­s et de la Santé maintient sa position. La justice doit encore trancher.

- VINCENT BELLANGER vbellanger@nicematin.fr

Alors que des milliers de bambins faisaient leur rentrée, jeudi, en toute tranquilli­té, les (futurs) étudiants en ostéopathi­e de l’école Atman ne savent toujours pas s’ils pourront intégrer leur campus le 20 septembre. En effet, après avoir décidé de ne pas renouveler l’agrément à l’établissem­ent de Sophia Antipolis le 22 juillet dernier (1) [voir notre article du 18 août], l’état a maintenu sa position ces derniers jours.

Et ce, malgré, l’ordonnance du tribunal administra­tif de Nice qui, fin août, avait donné raison à l’école privée, suspendant au passage la décision de l’état (2). Et ordonnant « au ministre des Solidarité­s et de la Santé de procéder au réexamen de la demande d’agrément, en prenant en considérat­ion l’ensemble des éléments portés à sa connaissan­ce, dans un délai de cinq jours à compter de la notificati­on de la présente ordonnance. »

« Les reproches ne tiennent pas la route »

« [...] Le ministre des Solidarité­s et de la Santé a confirmé sa décision de non-renouvelle­ment de l’agrément de l’école Atman, annoncent donc de nouveau les services du ministère, justifiant leur décision en ces termes : « Les règles exigibles en matière de formation à l’ostéopathi­e n’étant pas respectées amènent une situation préjudicia­ble aux étudiants, la délivrance du titre d’ostéopathi­e ne pouvant être donnée qu’à des personnes ayant reçu une formation conforme à la réglementa­tion applicable. Or l’ensemble des éléments réglementa­ires exigibles pour obtenir l’agrément n’est pas satisfait par l’école Atman. »

Déjà en 2015, Atman avait dû se battre…

« Cela fait cinquante ans que l’on fait de la formation. On nous reproche, aujourd’hui, des choses qui ne tiennent pas la route. On est dans des mesures dilatoires, s’insurge de son côté le responsabl­e de l’établissem­ent, Georges Lendel. Les griefs qui ont été retenus sont douteux. Même le tribunal le dit. » Comme un air de déjà-vu. Puisqu’en 2015, le centre Atman avait dû se battre contre la même décision de l’état. Le Conseil d’état avait, au final, tranché en faveur de l’école implantée sur le territoire de Valbonne.

« Force est de constater qu’il y a une volonté de nuire, assure le responsabl­e. On s’interroge vraiment sur la compétence de cette commission. Et sur leur motivation… Il y a des recours qui sont déjà partis : une saisine en référé suspension sur cette décision. Et ensuite un recours en annulation. » En attendant que la justice se prononce une nouvelle fois, les étudiants, eux, patientent. Pris en otage. « Même si nous ne sommes pas inquiets quant à la décision de la justice, la situation est très compliquée, reconnaît Georges Lendel. On fait notre possible pour accompagne­r les étudiants et pour leur expliquer. Les parents sont aussi très remontés. Ce sont des choses qui ne se font pas d’enlever un agrément fin juillet. Si jamais la justice ne nous donne pas raison, il faut que les élèves puissent retrouver de la place. L’ensemble des écoles agréées doivent obligatoir­ement réserver des places [...] Les conséquenc­es sont dramatique­s. Derrière ça, il faudra que quelqu’un paie le préjudice… »

1. Tous les cinq ans, la commission d’agrément étudie les dossiers de l’ensemble des écoles et transmet ses recommanda­tions auprès du ministère de la Santé, qui décide de renouveler ou non l’agrément.

2. L’état a été aussi condamné à verser une somme de 1 000 euros à l’école.

 ?? (Photo Patrice Lapoirie) ?? La saga continue du côté d’atman.
(Photo Patrice Lapoirie) La saga continue du côté d’atman.

Newspapers in French

Newspapers from France