Que faisiez-vous ce jour-là ?
Le côté spectaculaire des attentats du septembre , leurs victimes aussi, ont occulté un autre événement pourtant quasi simultané : l’assassinat, deux jours plus tôt, du commandant Massoud. Le David afghan, celui qui, dans les années , a résisté au Goliath soviétique depuis sa vallée du Panchir. Les deux événements sont pourtant liés, ne serait-ce que par leur commanditaire commun : l’organisation terroriste Alqaïda d’oussama Ben Laden !
Si l’occident l’avait écouté…
Ironie du sort, le commandant Massoud est mort un peu de la même manière qu’il s’est fait connaître en Occident. Révélé en France par le documentaire Une vallée contre un empire, des journalistes Jérôme Bony et Christophe de Ponfilly, ce « héros romantique » a trouvé la mort dans l’explosion d’une caméra piégée, lors d’une interview menée par… deux faux journalistes kamikazes tunisiens. La survie du « lion du Panchir » aurait-elle empêché les attentats contre les Twin Towers de New York ? Sans doute pas. Mais si l’occident l’avait écouté quelques mois plus tôt lors de son intervention devant le Parlement européen à Strasbourg, l’histoire aurait pu être différente.
● Olivier, 53 ans, Antibes. « Je travaillais à la mairie d’antibes, j’ai entendu à la radio la terrible nouvelle et, dans un couloir du service, j’avais en face de moi une grande affiche murale avec les deux tours. On s’est dit avec des collègues : “Tu imagines, elles n’existent plus…” »
● Kelo, Madrid, 44 ans. « Je tenais mon fils de 10 jours dans les bras avec son biberon en attendant des nouvelles de mon frère qui travaillait dans la tour 1 pour Andersen Consulting. Par chance, il s’était saoulé la veille et ne s’était pas réveillé… »
● Régis, Fréjus, 53 ans. « J’étais sur mon lieu de travail, une école de Fréjus. Vers 17 heures, une maman d’élève est entrée dans le hall d’accueil totalement affolée. Elle a brièvement raconté ce qu’elle venait d’entendre à la radio en venant récupérer sa fille. Incrédules, beaucoup de personnes présentes dans ce hall n’ont pas cru ses affirmations, pensant que cette personne exagérait vraiment. Certains, plus septiques, se sont alors précipités vers une radio disponible. En écoutant les nouvelles qui tombaient en direct, tout le monde restait sous le choc, n’ayant alors qu’un objectif : rentrer chez soi. C’est ce que beaucoup ont fait. »
● Vincent, Menton, 46 ans. « Je m’en souviens comme si c’était hier. Je convoyais un bateau de 22 mètres de Fréjus vers Toulon quand soudain, mon téléphone a sonné. C’était mon ami d’enfance qui m’apprenait la nouvelle.
Dans les tours jumelles, que j’ai visitées en 1993, je me souviens du hot dog le plus cher jamais payé – 10 dollars –, et je me souviens aussi des vitres qui partaient du sol ; la vue était impressionnante. J’ai encore quelques photos argentiques des tours. Quand je suis retourné à New York en 2008 et 2010, j’ai vraiment ressenti une énorme tristesse en visitant le site de Ground Zero. »
● Sandie, Hyères, 46 ans. « Après avoir appris l’atroce nouvelle par certains de mes patients qui arrivaient en soins à mon cabinet, je suis allée au concert de Patrick Bruel. Ce concert en plein air, initialement prévu en juillet, avait été annulé à la dernière minute à cause d’un gros orage et reporté. Patrick Bruel nous l’avait promis. Et ce fut ce 11 septembre. Il était très touché, très ému évidemment, sur scène. Il a été respectueux et formidable, je m’en souviendrai toujours. »
● Nawal, Nice, 29 ans. « Je rentrais de l’école quand j’ai allumé la télé, toutes les chaînes parlaient de l’attentat. J’étais horrifié. J’avais 9ans.»
● Thierry, Saint-raphaël, 63 ans. J’étais en trek au Chili. Je campais au bord d’une magnifique lagune près du salar [dépôt salin, Ndlr] d’atacama et de la frontière bolivienne. Des arrieros [muletiers, Ndlr] revenant du ravitaillement nous ont annoncé la nouvelle. Nous avons mis trois jours à trouver un poste de télévision. »
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