À Monaco aussi ils réclament « la liberté »
Hier, des centaines de manifestants ont fait entendre leur voix contre le pass sanitaire en Principauté et l’obligation vaccinale. Un rassemblement qui s’est déroulé sans encombres.
Quatorze heures, place des Moulins. Une puissante clameur s’élève d’une foule grossissant à vue d’oeil. « Liberté, liberté, liberté ! », scandent les manifestants, au milieu des sifflets et cornes de brume. Ce cri de ralliement, contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale, ils l’ont martelé à maintes reprises les samedis précédents à Nice. Hier, donc, c’est en Principauté, chez eux, que les contestataires monégasques ont fait entendre leur voix. Inédit dans un pays d’ordinaire habitué aux manifestations syndicales.
Au mégaphone, juste avant d’amorcer la marche jusqu’au parvis Sainte-dévote, Sharon Rochetin, leader du mouvement, rappelle la bonne conduite à tenir : pas de slogans ou messages illicites, bien sûr, et port du masque obligatoire. « Pour certains, ce point peut être perçu comme une entrave à la liberté, nous le comprenons, mais l’enjeu est trop important pour s’arrêter à ce », implore-t-elle.
En effet, comme l’a averti le gouvernement princier, de la bonne tenue de cette manifestation détail dépend le feu vert des autorités locales pour les deux prochaines.
14 h 30. La foule se met en ordre de marche, sous les yeux des curieux. Un public hétéroclite et bon enfant : des nationaux et résidents, des salariés, des familles avec enfants, des syndicats, des vaccinés et non-vaccinés.
« Monaco est un État souverain »
La Sûreté publique, qui a placé près d’une trentaine d’agents sur le terrain, estimera la participation entre 750 et 800 participants, « dont 15 % d’enfants ». Les organisateurs, après un comptage avec des gommettes, tablent plutôt sur 1 200 personnes. Les pancartes et slogans aiguisés sont de sortie. « Non au pass sanitaire de la honte », « Monaco est un État souverain, pas un 06 bis », «Ma santé, mes choix, ma liberté ». 16 heures. Après avoir traversé le boulevard des Moulins, l’avenue d’ostende, les rues Grimaldi et Princessecaroline, le cortège déboule sur le parvis Sainte-dévote. Sans encombres, sans débordements.
Puis Olivier Cardot, secrétaire général de l’union des syndicats de Monaco, s’exprime en tant que « citoyen concerné qui aime ce pays » : « Que l’on soit salarié, retraité, employeur, aujourd’hui nous devons lutter ensemble contre ces mesures liberticides qui menacent notre avenir et celui de nos enfants. Je préfère passer pour un fou, aujourd’hui, auprès de quelquesuns que de passer pour un traître, demain, auprès des générations futures. Les combats que l’on perd sont ceux que nous ne menons pas. » Ils ont déjà donné rendez-vous pour les deux prochains : le 9 et le 11 septembre.