Nice-Matin (Cannes)

Une nouvelle Liste rouge des espèces menacées

Réunie à Marseille, l’union internatio­nale pour la conservati­on de la nature chiffre à 38 543 le nombre d’espèces en danger dans le monde, sur les 138 374 recensées.

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Les célèbres dragons de Komodo, menacés par le changement climatique, ont été classés « en danger » hier sur la Liste rouge des espèces menacées de L’UICN, qui a également pointé la surpêche poussant vers l’extinction de plus du tiers des requins. Réunie en congrès à Marseille, l’union internatio­nale de conservati­on de la nature a rendu publique une actualisat­ion très attendue de sa Liste rouge, qui relève toutefois une améliorati­on de la situation de plusieurs espèces de thon grâce à l’imposition de quotas de pêche. Au total, la dernière édition de ce véritable baromètre de l’état du vivant sur notre planète répertorie 138 374 espèces, dont 38 543 sont classées dans les différente­s catégories menacées. Soit quelque 28 %. « Ces évaluation­s de la Liste rouge démontrent à quel point nos vies et nos moyens d’existence sont étroitemen­t liés à la biodiversi­té » ,asouligné le directeur général de L’UICN Bruno Oberle.

« Tout près d’une sixième extinction de masse »

Mais il a également estimé que cette mise à jour démontrait que « si les États et d’autres acteurs adoptent les bonnes mesures, il est possible de retourner la situation » pour certaines espèces.

Pour autant, « la nature est en danger », a insisté Jane Smart, directrice de la biodiversi­té de L’UICN, en souhaitant que « la planète toute entière avance vers une gestion soutenable ».

Le congrès de L’UICN est l’occasion de multiplier les messages sur le lien entre l’effondreme­nt en cours de la biodiversi­té et les activités et conditions de vie humaines sur une planète également menacées par le changement climatique. Le sort du dragon de Komodo, le plus gros lézard au monde, dont quelques milliers vivent sur un groupe d’îles indonésien­nes, illustre le lien entre ces deux processus, de plus en plus souvent souligné par L’UICN.

Les conditions de vie de ces géants qui mesurent jusqu’à trois mètres de long pour 90 kilos sont ainsi menacées à la fois par le réchauffem­ent et l’activité humaine.

« La hausse des températur­es et donc du niveau de la mer devrait réduire leur habitat d’au moins 30 % dans les 45 prochaines années », prévient L’UICN. Et si les dragons présents dans un parc national sont « bien protégés », ceux à l’extérieur « sont menacés d’une perte importante de leur habitat en raison des activités humaines ».

Autres victimes des hommes, les requins et raies (qui font partie de la même famille), dont une réévaluati­on globale a montré que 37 % des 1 200 espèces étudiées sont désormais menacées. Toutes les espèces ainsi classées font face à la surpêche, 31 % sont également confrontée­s à la dégradatio­n ou la perte d’habitat et 10 % à des conséquenc­es du changement climatique, selon L’UICN.

Lors de la dernière évaluation en 2014, 24 % des espèces étudiées étaient en danger. La nouvelle Liste rouge « montre que nous sommes tout près d’une sixième extinction de masse, insiste Craig Hilton-taylor, responsabl­e de son élaboratio­n. Si l’augmentati­on se poursuit à ce rythme, nous serons bientôt confrontés à une crise majeure ».

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(Photos AFP et DR) Les dragons de Komodo, les raies et les requins sont victimes de l’activité humaine.

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