Nice-Matin (Cannes)

TOUR AUTO HIER À NICE La course, autrement...

Chef ingénieur en Formule E dans le team monégasque Venturi, Jérémy Colançon vient de découvrir une autre facette de la compétitio­n en copilotant son père à bord d‘une Lotus Elan.

- GIL LÉON

Àl’étape d’aix-lesbains, mercredi, ce Savoyard de souche était déjà à domicile, forcément. «Je suis né au bord du lac du Bourget et j’ai grandi entre Aix et Chambéry. Donc là-haut, il s’agit de ma maison numéro 1, oui ». Hier matin, quand la fabuleuse machine à remonter le temps du Tour Auto a rugi entre virage de la Saintebaum­e et courbe de Signes, il était aussi en terrain de connaissan­ce. « Comme mon père possède une Ferrari 458 GT3, on s’entraîne assez souvent ensemble sur le circuit Paul Ricard. On y a même gagné une manche du Roscar GT Challenge il y a deux ou trois ans ».

Hier soir, enfin, une fois arrivé à bon port, quai des États-unis, il se sentait aussi chez lui. Et pour cause : Jérémy Colançon a jeté l’ancre à Nice en 2018. L’année où ce jeune ingénieur qui épaulait le pilote suisse Sébastien Buemi chez Renault E.DAMS en Formule E est entré dans la famille Venturi Racing. « Susie Wolff (la patronne de l’écurie monégasque engagée en monoplace électrique, ndlr) m’a contacté parce qu’elle cherchait quelqu’un pour travailler avec Felipe Massa. Voilà, après quatre saisons jalonnées de pas mal de succès côté DAMS (1 titre pilotes, 3 titres équipes), l’idée de mettre le cap au sud pour y entamer une nouvelle aventure profession­nelle me plaisait. Et je ne regrette pas mon choix, bien sûr. Ici, on s’acclimate vite, sans problème. Il y a pire comme cadre de vie... »

Vainqueur à Berlin avec Norman Nato

Chef ingénieur et ingénieur de course auprès de Norman

Nato en 2021, Jérémy Colançon vient de conclure la saison 7 en beauté. Plutôt deux fois qu’une... À Berlin, le 15 août, Nato le rookie antibois a en effet remporté l’ultime E-prix. Et le soir même, le diplômé de L’ESTACA qui l’accompagne s’est vu remettre le trophée du meilleur ingénieur de l’année. « Un prix destiné à toute l’équipe afin de saluer la progressio­n de Venturi ces derniers mois », glisse-t-il modestemen­t.

Ainsi, c’est en vacances, alors que la reprise du boulot se profile dans une petite quinzaine, que l’un des piliers du staff technique de Venturi a découvert une autre facette de la course. « En fait, initialeme­nt, je ne devais pas lire la route à mon père lors de ce Tour Auto qu’il dispute lui aussi pour la première fois. Mais la personne prévue pour le seconder a déclaré forfait car elle souffre de mal au coeur dès que ça tourne vite. Donc

e j’ai récupéré le roadbook tardivemen­t et je me suis improvisé copilote à 31 ans. »

Trente ans après, un clin d’oeil à Mega

Le paternel ? Philippe Colançon. Passionné d’automobile. Gentleman driver. Mais aussi, et surtout, constructe­ur, puisque PDG de la marque française de voitures sans permis Aixam implantée à... Aix-les-bains. À l’aube des années 90, celui-ci avait lancé une autre firme, Mega, qui produira durant une décennie des véhicules de compétitio­n et d’exception, et s’illustrera notamment sur la glace du Trophée Andros et dans le sable du Dakar. La participat­ion de Philippe et Jérémy au Tour Auto avait comme but essentiel de célébrer le 30e anniversai­re de la création de Mega. En adressant un clin d’oeil particulie­r à la Mega Track, un 4x4 sportif de 394 chevaux (moteur V12 6 litres Mercedes) aux mensuratio­ns extrêmes (5,08 m de long, 2,25 m de large, 3,14 m d’empattemen­t), précurseur des actuels SUV coupés dévoilé lors du Mondial de l’auto 1992, à Paris. De mardi à hier, les Colançon père et fils ont traversé l’hexagone à bord d’une Lotus Elan 26R quinquagén­aire (1965) aux dimensions proportion­nellement inverses. Parée d’une robe grise et bleue métal, couleur Mega, comme il se doit...

« C’est le bon compromis pour ce type d’épreuve mixte mêlant circuits et routes. Une petite caisse simple et efficace. Mon père l’a restaurée de fond en comble. Plus de 500 heures de boulot au total... »

Pas pour rien puisqu’ils ont réussi à hisser le pavillon Mega face à la Grande Bleue hier soir à l’issue d’un périple de 1930 bornes.

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Tour Auto (ici hier au
(Photos Eric Damagnez) Le temps d’une parenthèse enchantée en Lotus Elan R sur les routes et circuits du Castellet), Jérémy Colançon a troqué sa casquette d’ingénieur contre celle de copilote. Tour Auto (ici hier au
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