Nice-Matin (Cannes)

NATIONALE  / AVEC LE NIÇOIS, NOUVEL ENTRAÎNEUR DU HTV « Là, t’as plus d’excuses »

Il n’a rien oublié d’hyères, où il a commencé sa carrière de joueur et sa vie d’homme. Laurent Sciarra vient y reprendre le fil de celle d’entraîneur. Avec un objectif clair : la montée en N1.

- PROPOS RECUEILLIS PAR GUILLAUME RATHELOT Jérôme Mugnaïni, Jean-louis Borg, Jacky Renaut (« Eric Ros, Tom Snyder, Billy Goodwin...

Il a donc replongé. Un peu plus de quatre ans après sa dernière mission d’entraîneur, à Évreux (Pro B), Laurent Sciarra a retrouvé un banc. Là où pas grand monde ne l’attendait, quoique... L’ancien meneur légendaire des Bleus a choisi de se poser à nouveau à Hyères-toulon. En Nationale 2. Bien loin des sommets de sa carrière de joueur.

Selon lui, peu importe le niveau, seul le challenge compte. Ou plutôt l’aventure. Avec en « plus one » l’émotion de retrouver, à 48 ans, la ville de ses débuts, lui le Niçois qui a fait lever les Rougières avant sa majorité, avant même la fusion, entre 1989 et 1993. Hyères. Une ville où il parle des anciens comme d’une famille.

(1) Et donc un club, le HTV, avec qui il a vécu une histoire contrariée – ce fameux bras de fer avec Philippe Legname lors de son départ à Paris, qui lui avait valu une suspension d’un an–: « mais je n’efface pas quatre ans parce que j’ai eu un différend avec une ou deux personnes », jure Sciarra. Ce HTV qui lui fait les yeux doux depuis trois ans. Et à qui il n’a cette fois pu dire que oui.

Il s’en explique, avec les tirades dont il a le secret.

Revenir sur un banc de N après quatre ans sans coacher, c’est réfléchi ou c’est un coup de folie ?

Non... Hyères, on ne va pas dire que ça s’est fait comme ça. William (Dumas, le manager général) essayait de me le placer subtilemen­t. En N, non, pas possible. En N, une première fois, non. Une deuxième avec la Covid, non. Puis est arrivé Vincent Chetail, il fallait respecter ce qu’il a fait, même si c’était une année de merde. Respect à lui. Après, il décide d’arrêter et

William, le premier à qui il pense... Et là, t’as plus d’excuses. C’est ton club de coeur qui annonce qu’il a de l’ambition, tu peux pas tourner la tête et faire comme si ça t’intéressai­t pas.

Il parlait d’une évidence...

Oui, aussi parce que j’ai acheté et restauré une maison de famille à Seillans (dans le pays de Fayence), où je suis installé. Et puis j’ai toujours gardé un retour à Hyères dans un coin de ma tête. Pas par revanche, car on ne construit rien là-dessus. Mais parce que les Rougières, c’est une part de moi, j’y ai vécu quatre ans extraordin­aires. Avec William, on a un objectif, avec Jean-louis (Borg, qui reste très proche du club et amène son expertise) et le président (Gilles Garcia), c’est de monter en Nationale .

Votre expérience en tant que coach a davantage été marquée par vos coups d’éclat...

Je me suis posé la question pendant longtemps de savoir si j’étais fait pour ça. J’étais peut-être trop dur, trop exigeant. C’est ce que j’ai toujours entendu après mes expérience­s (à Vichy, Rouen puis Évreux, en Pro B). Mais si tu commences à t’occuper de ce que disent les autres, tu fais plus rien. J’ai ma personnali­té. Il faut arrêter de me décrire comme quelqu’un avec du caractère, ceci, cela. Je peux aussi avoir de l’empathie et des sentiments comme tout le monde... Le basket me manque et m’a toujours manqué, parce que c’est ma vie.

« Quand tu es meneur, tu es un peu fou »

Pensez-vous avoir évolué ?

Quand t’es meneur de jeu, déjà, t’es un peu fou, mais quand t’es coach, tu le deviens vite. Je vais diminuer cette part de folie qui est en moi, mais je ne vais pas me réinventer ! Je vais faire en sorte d’apprendre de ces quatre années un peu tranquille­s. Je sais à quel niveau m’attendre en N, je m’adapterai. J’essaierai de faire les choses avec le plus de simplicité et de calme possible. Il faudra que je prenne sur moi, parce que je suis parfois “mèche courte”, et ça pourrait freiner les joueurs au lieu qu’ils s’épanouisse­nt. Après, j’ai un minimum d’exigence. Et si on joue la montée, il faut pas se cacher, c’est tout ! Il n’y a rien d’anormal.

À quoi vous attendez-vous dans ce championna­t ?

C’est très difficile de monter de N à N. Le gap est moins important entre la N et la Pro B. Tout le monde rêve de gagner de  points, mais en N, il faudra parfois “chicailler” pour gagner. Mais comme disait Federer, ce qui compte, c’est de gagner des trophées. Si à la fin, on est tous ensemble sur la photo, t’auras vite oublié que t’as galéré, à droite, à gauche, pour gagner un match. Pour réussir une belle saison, il faut aussi une part de chance.

Comment va se passer votre prise de fonction ?

Déjà, on va faire connaissan­ce avec les joueurs. Il n’y a qu’elio (Sadiku) qui me connaît d’orléans (il était espoir quand Sciarra y évoluait en -). Les autres ne me connaissen­t qu’au travers de mes déclaratio­ns ou mes coups de sang, mais ils ne savent pas qui je suis ni comment je fonctionne. Ensuite, on ne va pas bousculer le travail qui a été fait jusque-là, il faut même s’appuyer dessus. Ce serait une énorme erreur de tout changer. Après, j’ai pas mal d’idées et s’il faut améliorer quelques systèmes, on le fera... 1. Il cite pêle-mêle les familles Ros, Brondello et Mallor (« qui m’ont hébergé et donné à manger »), Jean-luc Théry (« j’étais obligé d’aller manger au Tocco, tous les jours, il n’a jamais voulu que je paie »),

qui m’a donné ma chance à 17 ans »),

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(Photo Laurent Martinat) Le Niçois retrouve le club qui l’a vu naître au basket pro. Objectif la montée en N pour le HTV.

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