Nice-Matin (Cannes)

Le retable de Bréa a fait le mur de la cathédrale

« La Vierge du Rosaire », bijou du début du XVIE siècle, a été démontée pour subir l’étude scientifiq­ue préalable à sa restaurati­on. Les dix-neuf panneaux seront de retour fin 2022.

- M.-C.A. mabalain@nicematin.fr

Un mur et un cadre doré et sculpté monumental : c’estce que verront celles et ceux venus admirer le retable de Louis Bréa qui orne la cathédrale Notre-dame de l’immaculée Conception depuis des lustres. Hélas, à son lieu dédié, l’autel de la chapelle du transept sud, pas d’inscriptio­n ni de panonceau expliquant aux visiteurs ce qui est arrivé au célèbre tableau « La Vierge du Rosaire ».

Pas de crainte, cette oeuvre datée du début du XVIE siècle ne s’est pas envolée. Elle n’a pas été subtilisée par des voleurs particuliè­rement téméraires. L’ensemble mesure tout de même 2,50 m de haut et 2,20 m de large.

Décollemen­t et insectes xylophages

Comme prévu, le tableau principal central représenta­nt Marie couvrant de son immense manteau protecteur l’église et les fidèles, et laissant pendre son rosaire, avec lequel l’enfant Jésus joue, a été démonté. Idem pour les dix-huit autres tableaux plus petits, leur encadremen­t et le polyptyque, c’est-à-dire le panneau qui supporte les trois panneaux.

Tout a pris la direction des laboratoir­es du Centre Interdisci­plinaire de Conservati­on et de Restaurati­on du Patrimoine (CICRP) basé à Marseille.

Ce groupement d’intérêt public, placé sous l’égide du ministère de la Culture et sous le contrôle de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelle­s) va procéder à la recherche des phénomènes pouvant entraîner l’altération des matériaux. D’ores et déjà, on sait que l’oeuvre, classé Monument Historique le 5 décembre 1908, nécessite d’importants travaux de restaurati­on et de traitement, notamment contre les insectes xylophages. À revoir aussi les décollemen­ts de peinture et de dorures.

L’étude approfondi­e de ces désordres, comprenant entre autres radiograph­ie et réflectogr­aphie, permettra d’élaborer un cahier des charges des travaux. Puis ce sera, enfin, l’heure de la restaurati­on.

Convention avec le CICRP

Une convention a été signée entre la Ville et le CICRP. Ce dernier prend à sa charge l’accueil de l’oeuvre dans ses locaux, l’exécution de l’étude scientifiq­ue et l’assistance au restaurate­ur pour la réalisatio­n de l’étude préalable. La Ville, elle, finance la dépose et le transport du retable et l’étude. Le tout pour un montant estimé à 30 000 euros hors taxes. Quand reverra-t-on « La Vierge du Rosaire » à la cathédrale dont tous reconnaiss­ent l’intérêt religieux et patrimonia­l ? Il faudra patienter jusqu’à fin 2022.

Une broutille face au nombre d’années perdues. En 2003, déjà, une étude sur l’état du retable, avant réhabilita­tion, avait été prévue. Cette fois-ci, le salut est proche : l’un des patrimoine­s sacrés les plus précieux d’antibes est désormais entre les mains des experts.

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(Photo M.-C.A) Vous cherchiez le retable à la gloire de Marie ? Ne cherchez plus, il a été démonté pour être inspecté puis restauré.

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