Législatives : le siège d’eric Ciotti déjà très convoité
À dix mois des prochaines élections législatives, de nombreux candidats louchent – déjà – sur le fauteuil occupé par Éric Ciotti dans sa première circonscription des Alpes-maritimes. Un territoire 100 % niçois dont le patron des Républicains azuréens est le député depuis juin 2007. L’ex-président du conseil départemental des Alpesmaritimes achèvera, en 2022, son troisième mandat. Avant d’en entamer un quatrième ? En embuscade, des élus en ont fait leur cible principale. À gauche, chez les Verts, au RN, beaucoup rêvent d’une joute avec l’élu LR, candidat à la primaire de son parti. Ne serait-ce que pour la visibilité. Mais, c’est au sein de son (ancien) camp que les aspirants-kamikazes pourraient être le plus nombreux. Éric Ciotti reste un gros poisson, coriace à hameçonner.
Christian Estrosi à la manoeuvre
En 2017, lors de la campagne des législatives, Christian Estrosi et Éric Ciotti ont essayé de dissimuler leurs dissensions jusqu’au résultat des urnes, où elles avaient explosé au grand jour. Cette fois, les cartes sont clairement sur la table. Ils ne feront pas semblant. Les élections régionales ont fini de brouiller officiellement les deux hommes, idéologiquement en fracture.
Le maire de Nice qui a quitté LR en mai, ne cherche même plus à cacher sa « réelle relation de confiance » avec le président de la République quand Ciotti ne dissimule ni son opposition à Macron ni son ultradroitisme, flirtant avec les thèmes du Rassemblement national. Du grand remplacement à l’identité française en danger. En mairie, la donne est devenue simple. Plus simple qu’en 2017. Dans cette citadelle difficilement prenable, il y aura un candidat « municipal » en face du président départemental des Républicains. Et c’est le maire qui le désignera. Pas seulement dans la première d’ailleurs. Le combat Estrosi VS Ciotti, devrait se jouer sur toutes les circonscriptions niçoises.
Borré, Léonelli, Soussi
Et si Anthony Borré caressait le rêve d’affronter le meilleur ennemi d’estrosi ? Pièce maîtresse de la municipalité, le premier adjoint n’est pas favori. Dans les salons municipaux, on pense aussi au claironnant Pierre-paul Léonelli, adjoint en charge de la Propreté, franchement titillé par l’envie de faire mordre la poussière électorale au sortant. Également sur les rangs et il tient la corde, l’adjoint de territoire et conseiller départemental du secteur, l’avocat pénaliste Philippe Soussi. L’élu municipal, qu’éric Ciotti a essayé d’ostraciser au Département (sa faute ? être proche du mouvement de Macron) pourrait même avoir été adoubé par Estrosi qui y voit un postulant opiniâtre, capable de capter des électeurs sur un large échiquier politique, extrême droite exclue. Le plan de bataille est en cours d’élaboration.
Bettati
Mais un grain de sel pourrait venir rebattre les cartes. Son nom : Olivier Bettati. Il s’est, lui-même « vendu » sur les réseaux sociaux. On croyait les deux hommes proches, ils ne le sont plus. Celui qui a démissionné de son mandat de conseiller municipal d’opposition à Menton, a twitté dans les dents du sortant : « Ciotti aux primaires LR Après avoir échoué à faire battre Muselier, humilié à Nice par Estrosi puis distancé par Lisnard dans le 06. Faites-moi confiance, on va se marrer pour le dernier tour de piste de celui qui se prenait pour un autre ». Il se murmure que le « retiré » de la vie politique (1), conseiller régional de la liste FN de Marion Maréchal-le Pen, entre 2015 et 2021, pourrait remettre le couvert pour ces législatives. Et lui aussi dans la circonscription du coeur de Nice. Ciotti-bettati, deux styles différents, façon Balladurchirac, mais qui pourraient séduire peu ou prou, le même électorat. 1. Dans Nice-matin du 14 mai, alors qu’olivier Bettati annonçait rendre tous ses mandats, ils déclarait : « Je tourne la page et j’ai mille autres choses à faire (...). Je me suis promis de faire le tour du monde en voilier. À mon retour, j’achète un petit vignoble dans le Var ».