Nice-Matin (Cannes)

Une affaire d’inceste dans les Alpes-maritimes en appel à Draguignan

- V. W.

La cour d’assises du Var, statuant en appel, doit juger à partir d’aujourd’hui et jusqu’à mercredi Patrick L., 67 ans. Reconnu coupable de viol par ascendant, il a été condamné l’an passé par la cour d’assises des Alpes-maritimes à 18 années de réclusion criminelle et, à l’issue, à cinq ans de suivi socio-judiciaire.

Les faits, dénoncés à la gendarmeri­e de Peymeinade (Alpes-maritimes) par la fille de l’accusé le 10 juillet 2017, auraient duré pendant près de 25 ans. Mais du fait de la prescripti­on, la période de prévention retenue par la justice ne s’étale que du 1er juillet 2007 au 1er juillet 2017. Pour autant Isabelle

(1) a confié aux forces de l’ordre deux décennies d’horreur, sur fond « d’emprise psychologi­que ».

Les viols auraient débuté alors qu’elle était âgée de 13 ou 14 ans et cessé juste avant qu’elle n’atteigne la quarantain­e. Ils ont eu lieu aussi bien dans le Nord, d’où la famille est originaire, que dans les Alpes-maritimes, entre La Colle-sur-loup, Antibes et Spéracèdes, où Patrick L. s’était installé après son divorce en 1993.

Trois grossesses, un enfant

De ces relations contre-nature est même né un enfant en octobre 2001, alors qu’isabelle avait déjà connu un avortement en 1998 et une fausse couche en 2000... Ayant longtemps contesté la filiation de cette enfant, Patrick

L. a dû admettre l’évidence après des tests génétiques.

Selon la victime – ce que son père a nié durant toute la procédure – elle aurait été également contrainte de se livrer à la prostituti­on quand elle avait 18 ou 19 ans. Durant cette période, elle a précisé aux enquêteurs avoir eu des relations sexuelles tarifées tous les jours avec une à trois personnes et reversé l’intégralit­é des sommes à son père. En amont de ces faits, alors âgée de 17 ans, elle aurait été également obligée de tourner un film pornograph­ique.

Durant leurs investigat­ions, les gendarmes ont mis la main sur plusieurs cassettes vidéo sur lesquelles Patrick L. avait filmé, entre autres, ses ébats sexuels avec sa fille.

Personne ne se doutait de rien

Isabelle a trouvé le courage de déposer plainte après s’être confié à son petit ami, rencontré quinze jours auparavant, et à la mère de celle-ci. Dans son entourage, personne ne se doutait de rien, même si la ressemblan­ce flagrante de son fils avec son grand-père et le comporteme­nt souvent ambigu de celui-ci auprès d’isabelle avaient parfois intrigué. Patrick L. sera défendu par Me Jean-yves Garino. La partie civile sera représenté­e par Me Stéphanie Dantzikian. En première instance, les débats s’étaient déroulés à huis clos. 1. Le prénom a été modifié.

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