Nice-Matin (Cannes)

Les paradoxes LR

- de MICHÈLE COTTA Journalist­e et écrivain edito@nicematin.fr

Bertrand-pécresse, Pécressebe­rtrand : le paradoxe est que les deux candidats dont le nom est, quoiqu’ils en disent, le plus souvent prononcé par Les Républicai­ns, jeunes ou moins jeunes, aient tous les deux choisi, l’un en , la seconde en , de quitter le parti Républicai­n dans lequel ils ne se sentaient plus à l’aise, trouvant, l’un et l’autre, que LR avait perdu ses repères, et qu’on n’y reconnaiss­ait plus l’inspiratio­n sociale du gaullisme, pour Xavier Bertrand, ni la liberté requise pour donner à chacun, à elle, Valérie Pécresse en particulie­r, sa chance. Voilà donc l’équation à résoudre : peuton organiser une primaire alors que Xavier Bertrand, classé pour le moment n°  dans les sondages, refuse d’y participer, et que Valérie Pécresse, qui accepte d’y figurer, suscite encore bien des rancoeurs (moins que Xavier Bertrand) chez ceux qu’elle a quittés. N’y a-t-il pas, en effet, un évident paradoxe à l’idée qu’à cette primaire, les prétendant­s estampillé­s LR, eux, Michel Barnier, Éric Ciotti et Philippe Juvin, apparaisse­nt déjà comme distancés dans la course qui n’a pas encore commencé ? Sans oublier qu’on a pu mesurer, chez les jeunes Républicai­ns réunis samedi à Paris, que le plus populaire, chez eux, comme à l’intérieur du mouvement, reste Laurent Wauquiez, qui a déclaré forfait il y a quelques jours, jugeant que le moment n’était pas venu pour lui, d’ajouterdel­a confusion à la confusion. L’illustrati­on de l’embarras des dirigeants de LR était manifeste, ce week-end, où on a vu, à la tribune, le président du Sénat Gérard Larcher plaider vigoureuse­ment pour une élection primaire, tandis que Christian Jacob, actuel président de LR, est, on le sait, hostile à son organisati­on. Mais comment les départager sans primaire ?

Par des sondages, des examens de passage ? Le fait est que le choix du candidat est primordial, même si sur le fond, tous sont sur la même ligne : attaquer le Président sortant sur les dossiers régaliens, dont,

« Le choix du candidat est primordial, même si sur le fond, tous sont sur la même ligne. »

au premier plan, la sécurité. Pas grande différence par exemple entre un Xavier Bertrand qui plaide pour l’éradicatio­n du salafisme en France et une Valérie

Pécresse qui veut doter la France des « moyens de conter la menace islamiste ».

Une certitude cependant pour tous : sans unité, aucun des candidats n’arrivera au second tour. Au moment où la candidatur­e d’éric Zemmour, presque certaine maintenant, menace Marine

Le Pen de concurrenc­e, un candidat de la droite LR, ou apparenté LR, y parviendra­it peut-être. Pas deux.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France