Nice-Matin (Cannes)

Ils ne font plus peur

Après cinq matchs sans victoire, les champions du monde sont en plein doute, leur attaque patine et les manoeuvres de Didier Deschamps ne permettent pas de redresser la barre. Ils pourraient perdre gros en chutant face à la Finlande, à Décines.

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Solidité disparue

La force collective des Bleus s’est effritée depuis cet été, à tel point qu’ils n’ont plus gagné un match depuis le duel contre l’allemagne (10) en ouverture de l’euro. Le temps où les hommes de Didier Deschamps faisaient office d’ogre insatiable, redouté par les petits et les grands adversaire­s, semble révolu. « C’est fini l’euphorie de l’après Coupe du monde 2018 », a admis le gardien Hugo Lloris, capitaine abandonné par une défense autrefois si réputée.

Après cinq matchs sans encaisser le moindre but, l’équipe de France a concédé l’ouverture du score lors des cinq rencontres suivantes, dont la dernière, samedi en Ukraine (1-1). Circonstan­ce atténuante, la défense mise en place à Kiev (Dubois, Zouma, Kimpembe, Digne) ne comprenait aucun titulaire du dernier Mondial. Le seul à avoir vécu l’aventure russe, Presnel Kimpembe, apparaît fébrile en septembre.

Supplément d’âme en berne

Samedi, malgré l’urgence de victoire, les Bleus ont semblé engourdi par le froid de Kiev, se contentant avant la pause d’une possession de balle stérile, sans idée ni occasion de but. La seule véritable est venue d’anthony Martial mais l’attaquant de Manchester United a loupé un face-àface en or avec le gardien ukrainien. Sur le contre, l’ukraine a mis la panique dans la défense tricolore et marqué.

« Il vaut mieux avoir le ballon mais ce n’est pas tout » , la maîtrise ne sert pas à grandchose sans « l’agressivit­é offensive et défensive », a admis Deschamps après la partie. Même constat pour Lloris : « sur la première période, on manquait d’engagement, d’agressivit­é face à un solide bloc ukrainien. (...) Il y a les exigences du très haut niveau et on se doit d’y répondre » ,a poursuivi le Niçois.

Face à des défenses regroupées, les champions du monde ne parviennen­t pas ou peu à forcer le verrou. Leur jeu ronronne, les adversaire­s griffent et les Bleus se contentent de réagir. Les optimistes y verront un motif d’espoir : certes, l’équipe de France court après le score, mais elle parvient toujours à égaliser. Ne pas perdre est devenu l’objectif des Bleus, ce qui en dit long sur leur affaibliss­ement.

Deschamps, des virages manqués

Le Mondial 2018 avait dessiné une équipe-type indéboulon­nable, avec un schéma de jeu précis (le 4-42 asymétriqu­e) et bien assimilé. Depuis, Deschamps a multiplié les variantes tactiques avec l’objectif assumé de placer chaque joueur « dans les meilleures dispositio­ns ». Mais force est de constater que les décisions payantes sont peu nombreuses. En voulant faire plaisir à tout le monde, « DD » s’y perd.

Le système à trois défenseurs centraux, contre la Suisse à l’euro, restera l’un des échecs tactiques les plus retentissa­nts de son mandat. L’entêtement à titularise­r le défenseur axial Jules Koundé à droite, mercredi contre la Bosnie (1-1), n’a pas fonctionné non plus avec l’exclusion de l’ancien Bordelais. Samedi, en l’absence de Kylian Mbappé, l’occasion de parfaire l’entente entre Karim Benzema et Antoine Griezmann n’a pas été saisie, avec la mise au repos du premier au profit de Martial, certes buteur mais peu probant dans le jeu.

Rares éclaircies dans la grisaille, les premières sélections d’aurélien Tchouameni (21 ans) et Moussa Diaby (22 ans), précieux pour leur premier stage en Bleu.

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