Nice-Matin (Cannes)

« J’aurais dû découvrir la région plus tôt »

Co-organisate­ur, avec Thierry Ascione, de l’open de tennis de Saint-tropez, Jo-wilfried Tsonga était hier sur place. Pour assister à la finale de cette première édition et évaluer sa réussite.

- PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENT SEGUIN

L’anecdote pourrait prêter à sourire si elle ne cachait pas une blessure, une souffrance. Touché cette fois au mollet, et forfait, avant même le premier tour de L’US Open, Jo-wilfried Tsonga a dû se résoudre à quitter New York après une seule séance d’entraîneme­nt. Et hier, le Manceau remettait donc le trophée du premier Open de Saint-tropez à un jeune joueur français, situé quatre places devant lui au classement ATP.

Après une saison galère (seulement neuf matches au compteur, et une seule victoire, en mars, à Marseille, face à Feliciano Lopez), le Français, sorti au premier tour de Wimbledon en juin dernier et tombé au 98e rang mondial se « pose des questions » sur la suite de sa carrière. À 36 ans, les coups de raquette se font plus rares. Le corps lâche, mais la passion est intacte. Tsonga compte maintenant la transmettr­e aux nouvelles génération­s. À travers son académie de tennis (la « All In Academy », montée avec Thierry Ascione), mais aussi à travers des événements comme ce tournoi tropézien dont il est le co-organisate­ur.

Jo-wilfried, avant tout, comment allez-vous ?

Bien, merci. Mon mollet a lâché, j’ai une déchirure et j’en ai pour trois à six semaines.

Le truc classique du joueur de plus de  ans quoi… (il rit) Mais je suis heureux d’être là.

À toute chose malheur est bon, ce forfait à L’US Open vous permet d’assister à la finale de cet Open de Saint-tropez que vous venez de lancer…

Oui, et je suis ravi de voir que c’est un succès. Ça semble un peu cliché, un peu bateau, de dire ça, mais je tiens vraiment à remercier les élus, les bénévoles et tous ceux qui nous ont permis de créer cet événement en si peu de temps. Avec autant d’allant et de panache. De panache, le vainqueur, Benjamin Bonzi, n’en a pas

manqué cette semaine pour tenir son rang de favori. Ça ne pique pas un peu de remettre un trophée à un jeune joueur mieux classé que soi quand on a votre carrière ?

Non, ça ne pique pas du tout. Je sais que je suis à ce classement­là parce que je ne joue pas.

Ça fait partie de mon histoire.

Ça a longtemps été mon dos, là, c’est le mollet. On va dire que j’arrive à un moment où je me pose des questions.

Lesquelles ?

(Il sourit). Peut-être passer la main à la relève qui est là.

Cette relève, le public français l’attend depuis des années. Bonzi peut-il l’incarner ?

Il arrive tranquille­ment.

Les bases sont solides, il conforte son top . Et il vient quand même de s’imposer face à un joueur (Christophe­r O’connell) qui a emmené Gaël (Monfils) au cinquième set à Wimbledon.

À propos de Gaël Monfils, juste après son e succès sur le circuit profession­nel, obtenu le mois dernier à Cincinnati, vous êtes monté au filet pour défendre le bilan des quatre mousquetai­res. Vous trouvez les critiques trop dures à votre encontre, celle de Gaël Monfils, de Richard Gasquet et de Gilles Simon ?

Honnêtemen­t, je ne ressens pas plus que ça le besoin de le dire. Je veux juste rappeler que l’on a joué avec la plus grande génération de tous les temps (incarnée par Federer, Nadal et Djokovic).

On n’a pas à rougir. Et je m’en rends compte en voyant l’accueil que l’on me réserve ici. Notamment celui que me font les gamins.

Ces gamins, vous les côtoyez notamment du côté de Villeneuve-loubet, où vous avez établi un des trois sites de votre « All In Academy ». Entre les Alpes-maritimes et le Var, Jo-wilfried Tsonga ne quitte donc plus le Sud…

Nous avons trois sites (à Paris,

Lyon et Villeneuve-loubet) et je passe du bon temps partout. Mais il est vrai que l’on se sent bien ici. Je ne connaissai­s pas trop le Sud, j’avais même pas mal d’a priori sur Saint-tropez et quand j’ai découvert la région, je me suis dit que j’aurais peut-être dû la découvrir plus tôt (rires).

On a donc de grandes chances de vous revoir l’année prochaine à Saint-tropez ?

Oui, on veut inscrire ce tournoi dans la durée, pour qu’il devienne une date incontourn­able.

À propos de date, cette première semaine de septembre qui tombe en plein US Open ne risque-t-elle pas de vous pénaliser ?

Elle a ses avantages et ses inconvénie­nts. On s’est posé la même question pour l’open de Lyon (repris par Thierry Ascione) qui tombe une semaine avant Roland-garros et depuis , mais on a plutôt un beau palmarès avec notamment Dominic Thiem (en ) et Stéfanos Tsitsipas (cette année).

Avec votre expérience, votre regard, voyez-vous des choses à améliorer après cette première édition ?

Un tas sans doute. Vous savez, la réussite se joue sur des détails. Mais nous sommes très heureux.

Le superviseu­r de L’ATP, que nous avons croisé, aussi ?

Oui, je crois qu’on a même une très bonne note (rires).

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