UN «PASS» POUR CIRCULER
La vignette obligatoire dans six villes des A.-M. en cas de pollution Les véhicules les plus anciens recalés
Tous à vos vignettes ! Annoncée de longue date, la mesure devient réalité sur la Côte d’azur. Lors des prochains épisodes de pollution, seuls pourront circuler les véhicules affichant une vignette « Crit’air » dans les clous. Cet indice écologique servira de sésame aux voitures et deux-roues dont l’impact sur l’environnement reste raisonnable. Les plus polluants, eux, devront rester au garage. Ou seront passibles d’une amende.
La préfecture des Alpes-maritimes a annoncé, vendredi, la mise en place de la circulation différenciée dans six communes : Nice, Cannes, Antibes, Vallauris, Cagnessur-mer et Saint-laurent-du-var. Soit les communes les plus touchées par la pollution à l’ozone, selon la préfecture : 37 % des Azuréens souffriraient de ce fléau, qui survient en été. La pollution aux particules fines, propre à l’hiver, est attribuée pour 40 % aux transports.
Nicolas Hulot, alors ministre de l’écologie, et la ministre des Transports Élisabeth Borne avaient annoncé, dès juillet 2018, la création de Zones à faible émission (ZFE) en région Sud d’ici fin 2020. Celle de Nice ne devrait pas entrer en vigueur avant 2023. L’interdiction de circuler pour les véhicules les plus polluants y sera alors permanente. En attendant, elle le sera ponctuellement – et pas seulement dans la capitale azuréenne – lors des pics de pollution. Ainsi en a décidé la préfecture.
À partir de quand ?
Le cadre réglementaire autorisant le préfet à limiter la circulation de certains véhicules a été arrêté dès décembre 2020 à Saintlaurent, Cagnes, Antibes et Vallauris. C’est également chose faite à Nice et Cannes depuis le 4 août dernier. Sur le papier, le représentant de l’état peut donc mettre en application cette mesure dès le prochain épisode de pollution de niveau 2. Espérons toutefois qu’il laissera aux Azuréens le temps de commander leur précieuse vignette !
Dans quelles communes ?
Six communes, dans un premier temps, vont donc faire l’expérience de la circulation différenciée. Mais cette restriction de déplacement pour les véhicules les plus polluants ne s’applique pas à l’ensemble de leur territoire. Des périmètres bien précis ont été arrêtés, qui correspondent peu ou prou aux hypercentres (voir les cartes en pages suivantes).
A noter que les frontières de ces périmètres ne sont pas concernées, même s’il s’agit souvent d’axes très fréquentés tels que la Croisette à Cannes, le boulevard du Bord de Mer à Antibes, ou encore la promenade des Anglais et la voie rapide à Nice. Toutefois le préfet peut, en cas d’épisode de pollution majeur, réviser les contours de ces zones de restriction pour en étendre le périmètre.
Qui est concerné ?
Au sein de ces périmètres urbains, seuls pourront a priori circuler les véhicules arborant une vignette verte, violette, jaune ou orange. C’est-à-dire classés « Crit’air 3 » au maximum. Les autres n’y auront pas le droit de circuler les jours de pollution. Cela concerne essentiellement les voitures à essence d’avant 2006, les diesels d’avant 2011 et les deux-roues d’avant 2004.
Soit à peu près 15 % du parc automobile des Alpes-maritimes. Mais là encore, le préfet pourra pousser le curseur en fonction du niveau de pollution.
Combien ça coûte ?
La vignette « Crit’air » est payante. Pour l’obtenir, il faut en faire la demande sur un site dédié : www.certificat-air.gouv.fr. Elle vous sera alors adressée par courrier contre un montant forfaitaire de 3,67 euros, payable en ligne. L’amende encourue est, quant à elle, beaucoup plus onéreuse : son montant forfaitaire de 68 euros peut grimper jusqu’à 450 euros en fonction de la catégorie de véhicule en infraction.
Les arrêtés préfectoraux qui encadrent la circulation différenciée ne précisent pas si un défaut de vignette peut être retenu contre un automobiliste en dehors des pics de pollution et des périmètres concernés, lors par exemple d’un simple contrôle routier. Car la préfecture précise de son côté que la vignette « Crit’air » est désormais obligatoire. En revanche, un véhicule stationné ne peut apparemment pas faire l’objet d’une verbalisation, même s’il se trouve à l’intérieur de la zone d’exclusion. Bien des questions restent en suspens. Notamment celle de savoir si les touristes ou visiteurs de passage seront soumis aux mêmes règles. Ou encore celle du renouvellement de votre vignette à mesure que votre véhicule vieillira… Pour autant, la circulation différenciée est désormais bel et bien une réalité dans les Alpes-maritimes.