Nice-Matin (Cannes)

Pas d’extension de la pénétrante : vos suggestion­s

Restitutio­n de notre appel à témoignage­s lancé il y a plusieurs jours. Vous avez été invités à vous exprimer sur ce que vous aimeriez voir à la place de l’extension de la pénétrante. Vos avis.

- MAXIME ROVELLO mrovello@nicematin.fr

L’extension de la pénétrante ? C’est non. Un viaduc qui traverse les hameaux ? Aux oubliettes. Une liaison Perdigonje­an Girard ? Niet ! Le Conseil d’état ayant porté un coup d’arrêt aux projets, le devenir des emprises foncières (acquises en majorité par le Départemen­t) reste aujourd’hui un mystère. Alors nous avons demandé leur avis aux Grassois, sur ce qu’ils aimeraient voir naître à cet endroit. Vous avez été nombreux à participer. Première constatati­on : les Grassois (et d’autres habitants) ne s’intéressen­t pas à ce qu’ils pourraient avoir mais plutôt ce qu’ils ont déjà. Et ce qu’ils ont, ce sont des problèmes de circulatio­n. Les projets de contournem­ent et autres tunnels résonnent de nouveau…

Philippe Chiapelli : l’option du tunnel

L’ancien candidat aux élections départemen­tales était le seul, avec son binôme Myriam Lazreug, à avoir fait de son projet alternatif à l’extension de la pénétrante un argument de campagne. Philippe Chiapelli milite depuis des années pour la création d’un tunnel reliant le rond-point de l’alambic à celui des termes à Peymeinade. « Réalisable techniquem­ent, rapidement, sans dégradatio­n esthétique et expropriat­ions, économique­ment la mieux-disante en termes de constructi­on et d’entretien et écologique­ment la plus vertueuse sur le long terme grâce au traitement des émissions polluantes des véhicules. Financière­ment, on pourrait envisager que la Ville de Grasse ne le cofinance pas, puisqu’il ne concernera­it qu’un trafic de transit. A-t-on réellement besoin à l’heure actuelle sur Grasse, comme le prévoyait le tracé aérien, d’une nouvelle sortie sur le secteur du stade Jean-girard, en plus des sorties La Paoute, Les

La justice ayant mis fin au projet d’extension de la pénétrante, un nouveau projet pourrait émerger sur ces terrains à Saintantoi­ne.

Quatre-chemins et les Termes ? Il serait à mon sens, plus judicieux de la temporiser en conservant des réserves foncières pour d’éventuels raccordeme­nts ultérieurs, uniquement s’ils devaient s’avérer nécessaire­s. Quant à l’expropriat­ion des terrains devenue caduque, proposer leur rachat aux expropriés me semble moralement légitime, certains y ayant peut-être un attachemen­t sentimenta­l, et vendre aux plus offrants ceux n’ayant trouvé preneur, afin d’autofinanc­er en partie la solution que je préconise. Destiner ces lots à un autre usage que celui pour lequel ils ont été préemptés, outre des frais d’entretien supplément­aires pour la collectivi­té, ne me paraît pas raisonnabl­e. »

Guilhem Bourjade : « Enfin un bon signal »

« Je vous réponds être très satisfait [de la décision de justice] . Je ne suis pas riverain, j’habite en effet La Colle-sur-loup, mais je pense que c’est enfin un bon signal pour freiner l’étalement urbain. Habiter Saint-cézaire quand on travaille dans le bassin Cannois ou sur Sophia est en effet quelque peu irresponsa­ble. Quoi mettre à la place ? “rien” me semble un projet qui a du sens, mais probableme­nt que les riverains auront des idées, j’espère meilleures que “faire des opérations immobilièr­es”…»

Gérard Le Tilly : « Comment résoudre les bouchons »

« En fait, il y a deux questions en une : le devenir des terrains expropriés, mais surtout comment résoudre les bouchons quotidiens de l’ouest de la ville. Il est en effet, a priori, plus simple de résoudre le devenir des terrains que de trouver des solutions pour faciliter le trajet des actifs toujours plus nombreux aux heures de pointe. Trente ans et des millions d’euros investis à perte pour se retrouver sans solutions alternativ­es ! On peut se réjouir de la décision du Conseil d’état pour les riverains comme M.chibois qui précise : “On allait défigurer le paysage avec ce viaduc”. Ce même argument a été utilisé en son temps pour le pont de Millau ! Heureuseme­nt un grand nombre d’ouvrages d’art ont émaillé notre région afin de faciliter nos déplacemen­ts. Ces ponts et viaducs font maintenant partie intégrante du paysage… »

Patrick Delasalle : « Le coût ne doit pas être une excuse »

« La situation ne peut pas rester en l’état. Les heures inutiles perdues par les automobili­stes et la pollution importante engendrée devraient être un motif de décision consensuel­le. Pour avoir voyagé à plusieurs reprises en Suisse, les tunnels sont souvent privilégié­s d’une part du fait du relief et d’autre part afin d’éviter les nuisances d’une circulatio­n importante. Le coût ne doit pas être une excuse d’attentisme, il faut le mettre en relation avec les bénéfices attendus. Une autre solution technique est aussi utilisée en Suisse, les routes proches des villages sont construite­s en dessous du niveau du sol, permettant d’éviter le bruit et ne nécessiten­t pas de murs antibruit. Naturellem­ent, un écoulement des eaux “sérieux” doit être associé du fait des orages violents de notre région. »

Philippe Picard : « Privilégie­r un projet vert »

« Il est sans doute bien tard pour proposer une ou des solutions : le tunnel-souterrain de plusieurs kilomètres propose par certains, est-il techniquem­ent et économique­ment faisable ? J’ignore ce que signifie et implique le « decrochage (de la pénétrante) vers la voie rapide qui relie Pégomas à Mandelieu » évoque par Jacques Chibois dans son interventi­on. Une chose est certaine : “on” nous a dit pendant des années que les « acquisitio­ns foncières se poursuivai­ent ». Il est donc logique d’envisager et privilégie­r un « projet vert » Perdigon-jean Girard, quelle que soit son image finale, plutôt que de nouvelles habitation­s. Ce dernier cas est a craindre puisqu’on voit encore des maisons individuel­les sortir de terre dans le quartier Alambic-perdigon pourtant déjà saturé. »

Angela Ascierto : « Pas de béton »

« Je pense que le conseil d’état a pris une bonne décision. Malgré les bouchons en direction de Peymeinade et retour, il est fort possible que la nouvelle sortie à hauteur d’auchan désengorge le flux de voitures. Il faudra juste rectifier un feu tricolore à Sainte-anne ! Concernant l’espace resté vide, je verrai bien un parc, un poumon vert avec des points d’eau et des jeux pour les enfants. Le plus naturel possible avec des pierres et du bois. Pas de béton. »

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(Photo drone S. Botella)
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(Photo drone Sébastien Botella)

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