49 familles relogées après un incendie
Dans la nuit de lundi à mardi, un incendie s’est déclaré dans le parking en sous-sol de la résidence Roses de Mai.
Dans son regard, le désespoir. Sur ses mains, des taches de suie. Lucienne Bianay n’arrive pas à se calmer. La résidente des Roses de Mai, située avenue Fontlaugière, reste plantée devant l’une des entrées du parking, le lieu du sinistre. Et raconte sa nuit infernale : « Peu après minuit, j’ai d’abord entendu crier. Puis j’ai senti l’odeur de fumée. » Il n’a pas fallu longtemps avant que Lucienne Bianay ne comprenne la situation : un incendie s’est déclaré au sein de sa résidence. Où, exactement ? À cet instant, elle l’ignore. Elle apprendra plus tard que quinze véhicules ont pris feu dans le 2e sous-sol. Ce qu’elle sait, en revanche, c’est qu’elle doit aider sa voisine, 85 ans, à sortir de son appartement. « Je suis restée bloquée 30 minutes chez moi avant que l’on vienne me chercher. J’avais la gorge qui brûlait à cause de la fumée », pleure Nora Hamidi, en tenant un sac plastique rempli des quelques effets personnels qu’elle a pu sauver. Les deux riveraines, accompagnées du fils non voyant de Lucienne Bianay, dévalent les quatre étages d’un des six bâtiments impactés. Sur le parvis, une centaine d’habitants, tous aussi paniqués les uns que les autres, se rassemblent. Et quarante-deux sapeurspompiers, alertés par de nombreux appels, surgissent pour évacuer les personnes restantes. Le médecin du Smur et l’infirmier sapeur-pompier prennent en charge quarante-cinq victimes. Quatre d’entre elles, incommodées par les fumées, sont transportées à l’hôpital pour désintoxication. Notamment deux enfants, âgés de 1 an et 3ans.(1)
familles relogées
Hier matin, à l’heure du bilan, le bailleur 3F a expliqué que la fumée s’est dégagée dans 72 foyers. Une partie des câbles électriques et des évacuations d’eau ont brûlé. « ERDF est à pied d’oeuvre pour rétablir les services avant jeudi », précise la Ville. Jusqu’à cette date, les résidents ne peuvent occuper leurs logements. Après avoir été accueillies quelques heures à la salle omnisports, avenue de Provence, 49 familles ont dû être relogées. « La majorité a trouvé refuge auprès de leur famille. Le centre communal d’action sociale (CCAS) a pris en charge deux riverains », précise Arnaud Fetet, responsable de l’agence de Grasse du bailleur 3F Sud.
Un sentiment d’insécurité
Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de l’incendie. Au sein de la résidence, les hypothèses s’accumulent. « Ily a beaucoup de voyous qui traînent chez nous. Les portes de garage sont systématiquement ouvertes, et on n’a pas de caméra de surveillance », soupire un père de famille. Ce sentiment d’insécurité, nombreux sont ceux à le partager. « Comme nous vivons en HLM, on nous délaisse ! », renchérit Lucienne Bianay. Arnaud Fetet, représentant du bailleur 3F, reconnaît « ce problème de vandalisme et d’insécurité ».« Depuis 2020, nous sommes sur un programme de travaux. D’ici fin octobre, on doit installer des caméras de surveillance. » Ce n’est pas le seul projet : « On va également refaire la peinture et renforcer les accès. » Coût des travaux, qui devraient être livrés dans les mois à venir ? 60 000 euros.
1. Hier soir, aucune information n’avait filtré sur leur état de santé.