Nice-Matin (Cannes)

« Après les applaudiss­ements, on nous montre du doigt » Nice,

Le personnel hospitalie­r s’est mobilisé, hier après-midi à contre l’obligation vaccinale dans les établissem­ents de santé. Ils ont été rejoints par des militants anti-pass sanitaire. « Pas de sanctions »

- ALICE PATALACCI apatalacci@nicematin.fr

C’était un peu la confusion, hier après-midi, à l’hôpital de Cimiez. 120 personnes (selon la police) se sont regroupées sur le parking de l’établissem­ent, pour ne pas déranger les patients. Toutes mobilisées contre l’obligation vaccinale, qui entre en vigueur le 15 septembre. Passée cette date, les agents non-vaccinés peuvent être mis à pied, sans toucher leur salaire. « On nous a envoyés au front au début de la crise sanitaire, sans masques, sans gants et sans blouses. Maintenant, on nous force à nous vacciner. Nous sommes déjà en sous-effectif. Comment l’hôpital va-t-il fonctionne­r, si on arrête des gens?» , questionne une manifestan­te.

Selon le centre hospitalie­r universita­ire (CHU) de Nice, 90 % des agents sont vaccinés.

Les manifestan­ts ont demandé à repousser la date limite de la vaccinatio­n obligatoir­e et à être reçus par la direction de l’hôpital. Un entretien leur a été accordé avant le 15 septembre.

De son côté, le récent collectif Soigants06 a déposé une requête devant le Conseil d’état, hier matin, soutenue par 540 requérants azuréens.

Une mobilisati­on à deux têtes

Objectif : faire annuler la loi du 5 août 2021, qui ordonne notamment la vaccinatio­n des salariés des établissem­ents de santé. Une trentaine de personnes sont venues soutenir le mouvement.

Citoyens engagés contre l’instaurati­on du pass sanitaire, ils ont appelé à entrer dans l’hôpital, pour être reçus par la direction. Une initiative qui « décrédibil­ise la mobilisati­on » selon certains agents, qui leur ont demandé de respecter la tranquilli­té des patients.

Vers 15 h 30, le rassemblem­ent s’est dispersé. Une personne, issue de ce petit groupe, a été interpellé­e par la police.

Absents de la manifestat­ion, les syndicats (CGT et FO) étaient en CHSCT avec les ressources humaines, hier matin. « Nous n’accepteron­s aucune sanction. Ni mise à pied, ni retenue de salaire », tonne Michel Fuentes, secrétaire général chez FO pour le CHU de Nice. Le syndicat a demandé l’organisati­on de conférence­s pour répondre aux questions du personnel et la mise en place d’une cellule psychologi­que pour rassurer les inquiets. Une position rejointe par la CGT, qui annonce un rassemblem­ent mardi prochain à  heures, sur le parvis de l’hôpital Pasteur. « Cette situation ne tient plus. Si des suspension­s sont effectives, nous craignons qu’elles entraînent des fermetures de lits », explique Delphine Girard, secrétaire générale des Alpes-maritimes pour la CGT santé et action sociale.

Newspapers in French

Newspapers from France